Il est tellement joli, ce lavandin, qu'on se croirait dans une carte postale. Mais à y regarder de plus près, il est malade. La maladie s'est installée depuis des années, des traitements par mycorhization sont expérimentés.
Une lavande en bonne santé a une belle couleur verte, de beaux épis et des tiges en pleine forme. Une lavande malade est jaune. Elle souffre de dépérissement à phytoplasme du Stolbur.
Julien Barboni est lavandiculteur. Il repère très vite les plans malades. Son exploitation est menacée par cette maladie. "Dès qu'on a un plant touché, on sait que notre parcelle est condamnée. Alors ça va très vite, on n'a pas notre retour sur investissement." Une parcelle touchée peut vivre 4 ou 5 ans. Une parcelle en bonne santé peut vivre 10 ans.
Pour trouver une solution, cet agriculteur prête 1 hectare de ses terres pour en faire une parcelle expérimentale. Des scientifiques misent sur l'introduction de champignons microscopiques, déjà présents dans les sols du plateau de Valensole.
"Sur ces plants de lavandins, on insère de la motte des mycorhizes pour qu'elle soit au plus près de la racine", décrit Delphine Fraty, responsable technique du centre d'expérimentation des plantes aromatiques "Ce champignon est un médicament pour la plante, il la rend plus résiliente aux aléas climatiques."
Les champignons sont installés dans les parcelles agricoles et les scientifiques mesurent différents composants pour évaluer l'impact de cette mychorisation. "Il faut 5 ou 6 ans pour évaluer les premiers résultats. Nous avons commencé il y a 2 ans" ajoute Delphine Fraty.
La France est la première productrice mondiale de lavandin, cette culture fait vivre tout un territoire. Ce projet innovant intéresse tous les producteurs.