C’est un répulsif contre les mites, utile pour lutter contre les poux et placée sous l'oreiller, elle favorise le sommeil. La lavande est une plante aux nombreuses vertus mais elle est menacée de disparition. Depuis 2012, un plan de sauvegarde est lancé.
Jean Giono avait dit de la lavande qu’elle était l’âme de la Provence. Cette âme est-elle en train de disparaître ? Pas encore, rassurez-vous. Mais c’est toute une filière de production qui est aujourd’hui en train de se remettre en question.
Une activité en pleine expansion
La filière lavandicole représente 9000 emplois directs et indirects et génère 80 Millions d’euros de chiffre d’affaires. Olivier Baussan dégaine les chiffres, et ils sont parlants ! Le président du Fonds de sauvegarde du patrimoine Lavandes en Provence évoque un enjeu économique primordial. En effet, dans ce secteur, la demande est très forte. Elle est même en expansion grâce à une demande croissante de cosmétiques et de produits naturels.Pour autant les producteurs sont pessimistes.
Selon eux dans 15 ou 20 ans, les beaux paysages de lavandes auront peut-être disparus ! Victimes de la concurrence étrangère, plus précisément de la Bulgarie premier producteur mondial, détrônant ainsi la France l’an dernier ! Victimes aussi des bouleversements environnementaux.
Réchauffement climatique et insecte
Vous l’avez peut-être aperçu dans votre jardin. Cette petite mouche aux yeux globuleux et rouge : la cicadelle. La chaleur semble favoriser son développement. Et elle met toute son ardeur à attaquer les champs de lavandes.Gourmande, elle se pose sur la tige et transmet une bactérie qui empêche la sève de monter dans la plante. La plantation subit ainsi un dépérissement qui limite l'expansion et la longévité des cultures. La plante meurt dans un délai de 2 à 3 mois.
Face au danger, un plan de sauvegarde a été mis en place.
Un Fonds de sauvegarde depuis 2012
Créé en 2012, il s’agit d’un fonds de dotation Sauvegarde du patrimoine Lavandes en Provence. Il est destiné à financer des programmes de recherche et de développement pour préserver les exploitations.
Eric Chaisse coordinateur de ce fonds en est convaincu : il faut d’abord agir sur les techniques culturales.
"Nous devons par exemple favoriser les couverts végétaux dans les interlignes des cultures. C’est un moyen de stockage de l’eau et d’amélioration de la matière organique pour lutter contre la sécheresse et le dépérissement."
Actuellement 25 producteurs sont impliqués dans cette démarche avec un suivi sur 3 ans. Mais celle-ci est bien plus large. Elle vise aussi à protéger les abeilles, trouver des moyens d’éradiquer la cicadelle ou encore travailler à l’élaboration de nouvelles variétés Lavandes Haute-Provence plus performantes et plus résistantes.
L'union sacrée autour de la lavande
Pour financer ces programmes, des entreprises partenaires et des particuliers sont régulièrement sollicités. Mais l’enjeu est tel que certains revendeurs se sont associés à la démarche. Ils s’engagent à sensibiliser la clientèle."On colle des étiquettes estampillés "Préservons la lavande de Provence" sur nos produits à la vente" explique Lorène Burcheri lavandicultrice et productrice, "et on s’engage à reverser une partie du prix de vente au fonds de dotation."
Miels de lavande, savons, sacs senteurs lavande… il s’agit de préserver les exploitations mais aussi les artisans-créateurs désireux de pérenniser un savoir-faire ancestral !