Comme dans de nombreux départements, les pompiers sur la Côte d'Azur cherchent de nouveaux financements. Les Sdis proposent de percevoir une part de la taxe de séjour appliquée aux locations saisonnières pour compenser le surcroît d'activité causé par l'afflux de touristes.
Face au nombre d'interventions toujours en augmentation, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers est à la recherche de nouveaux financements. Une piste est privilégiée par les Sdis : taxer les plateformes de locations saisonnières.
"Une fraction de cette taxe pourrait être reversée aux départements et aux Sdis", explique le colonel Sylvain Besson, directeur du Sdis des Alpes de Haute-Provence. "Notre propos n’est pas de taxer les touristes eux-mêmes, mais il y a des dispositifs de locations saisonnières avec des chiffres d’affaires assez conséquents."
Franchement, c'est abusé.
Caroline SeitherPropriétaire de logements Airbnb
À la période estivale, les interventions des sapeurs-pompiers se multiplient du fait de l'afflux de touristes. L'idée serait alors de mettre à contribution les plateformes de location, en pleine expansion. Selon Complément d'Enquête, le nombre d'annonces Airbnb aurait bondi de 30% en deux ans au niveau national : 850 000 en 2023, contre 650 000 environ en 2021.
Cette proposition de taxe du Sdis ne fait pas que des heureux. Caroline Seither, une propriétaire de logement à Antibes et usagère de la plateforme Airbnb, ne comprend pas cette solution. "Franchement, c'est abusé", déplore-t-elle. "Je ne trouve pas ça justifié."
Faire contribuer davantage les assurances
Une autre piste est également évoquée par Départements de France. L'association d'élus représentant les conseils départementaux s'est déclarée favorable à remise à plat de la taxe spéciale sur les conventions d’assurances (TSCA).
Il s'agirait de mieux prendre en compte la valeur des biens sauvés grâce à l'intervention des pompiers. "Regardons les choses en face ! Les actions et les investissements des départements en matière de sécurité civile font économiser des sommes considérables aux assurances qui n’ont – de fait – pas à indemniser la valeur de tout ce qui est sauvé et dont la prise en charge ferait exploser leurs dépenses", expliquait François Sauvadet, le président de Départements de France, à la Banque des territoires.
Les Sdis sont financés à hauteur de 51% par les départements, selon un récent rapport d'inspection.