Disparition d'Emile : trois questions sur les récentes évolutions de l’enquête avant la reconstitution au Haut-Vernet

Toujours à la recherche du moindre indice, près de neuf mois après la disparition de l'enfant, les juges d'instruction vont organiser une "mise en situation", la semaine prochaine, dans le hameau en présence des proches et des témoins oculaires.

Près de neuf mois après la disparition du petit Emile au Haut-Vernet, les enquêteurs n'ont aucun suspect. Aucune piste. Aucun indice. Mais l'enquête suit son cours. Une "mise en situation" va avoir lieu entre mardi 26 mars et jeudi 28 mars, dans le hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a indiqué le parquet à France 3 Provence-Alpes, confirmant une information de RTL. Sans mis en examen dans cette affaire, cette nouvelle étape de l'enquête ne peut être qualifiée de "reconstitution", mais il s'agit bien, pour les deux juges d'instruction aixois en charge de l'affaire, de tenter de reconstituer le déroulé des faits de ce 8 juillet 2023. Voilà ce que l'on sait sur les récentes évolutions de l'enquête.

Comment va se dérouler cette reconstitution ?

Pour tenter d'éclaircir ce qui s'est passé le 8 juillet à 17h, dans les minutes qui ont précédé et suivi la disparition du petit Emile, les deux juges du tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence chargés de l'affaire ont demandé cette mise en situation, qui se déroulera entre mardi et jeudi. 

Sont convoquées toutes les personnes présentes dans ce hameau de 25 habitants à ce moment-là. Chacun va devoir refaire ce qu'il faisait à ce moment précis. Les membres de la famille, mais aussi quiconque a déclaré être sur les lieux... Comme ces deux voisins qui ont déclaré avoir aperçu Emile vers 17 H 15, marchant seul sur la route, en direction du village. 

A quoi va servir cette reconstitution neuf mois après ?

La mise en situation sert à matérialiser sur place l'ensemble des déclarations faites par les témoins de l'affaire. Les magistrats entendent confronter ces éléments recueillis au cours des auditions avec les constatations de la mise en situation afin d'en faire ressortir les contradictions et incohérences éventuelles : horaires, chronologie, situation dans l'espace, etc.

Sans indice depuis neuf mois, les juges espèrent que ce nouvel acte de l'enquête permettra de faire surgir un élément manquant pour comprendre comment l'enfant de deux et demi a pu disparaître sans laisser de trace.

Le grand-père maternel de l'enfant est-il mis en cause ? 

Le petit Emile a disparu, alors qu'il venait d'arriver dans la maison de vacances de ses grands-parents au Haut-Vernet. D'après le Canard Enchaîné, le grand-père maternel, Philippe Vedovini, 58 ans, a été auditionné par le parquet aixois le mardi 19 mars. 

Ces derniers jours, son passé, a refait surface dans un article publié par l'hebdomadaire le 19 mars. Le journal a révélé que ce kinésithérapeute, ostéopathe installé à l'année à La Bouilladisse, près de Marseille, apparaît comme témoin assisté dans une vaste affaire visant la communauté traditionnaliste de Riaumont, dans le Pas-de-Calais, sans lien avec la disparition de l'enfant. D'anciens élèves de pensionnat catholique ont déposé plaintes pour des faits de maltraitance, agressions sexuelles et viols, commis dans les années 90. Le grand-père de l'enfant a été membre de cette communauté entre 1991 et 1994, et il a fait ses vœux pour devenir frère et a encadré les enfants.  La journaliste Ixchel Delaporten à l'origine de ces révélations, a reçu de nombreux témoignages décrivant Philippe Vedovini comme un homme violent.

"On ne parle pas de petites tapes, mais de coups de rangers, de fessées, avec des traces de doigts qui restent pendant deux mois, de tirages d’oreilles inouïs devant les parents des pensionnaires", a expliqué la journaliste à France 3 Hauts-de-France.

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