Disparition du petit Emile : les questions qui se posent alors que l'enfant de 2 ans et demi n'a toujours pas été retrouvé

Le procureur de la République a donné, lundi, une nouvelle conférence de presse pour faire le point sur la disparition de l'enfant de 2 ans et demi dans le Vernet. Mais de nombreuses interrogations demeurent.

Des recherches qui durent depuis près de 48 heures. Ce lundi 10 juillet, les secours tentent toujours de retrouver Emile, l’enfant de 2 ans et demi, disparu dans les Alpes-de-Haute-Provence, samedi avant 18 heures. Après qu’il a échappé à la surveillance de ses grands-parents, deux témoins l’ont repéré, sans chercher à l'arrêter. "Nous n'avons pas pu, à l'heure où je vous parle, localiser l'enfant", a annoncé lundi soir le préfet des Alpes-de-Haute-Provence lors d'une conférence de presse en présence du procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, concernant la disparition du petit Emile. France 3 Provence-Alpes fait le point sur ces questions qui se posent dans cette affaire.

Comment le garçon a échappé à la surveillance de ses grands-parents ?

Emile aurait été réveillé de sa sieste à 17 heures par ses grands-parents, qui l'héberge "pour une semaine ou 15 jours de vacances", avec d'autres enfants âgés d'entre 14 et 16 ans, selon François Baliques, le maire du Vernet. Le couple est parti ensuite charger leur voiture, pour se rendre à une excursion avec le garçonnet de 2 ans et demi. "Quand ils ont voulu prendre Émile pour l'emmener, un quart d'heure après l'avoir réveillé de sa sieste, ils ont remarqué qu'il n'était plus là", rajoute l'élu de la commune.

"Il n'y a pas de portail. Les enfants sont libres dans les villages, il n'y a pas de danger, a souligné l'édile dimanche. C'est un village tranquille. Il y a juste des touristes qui viennent faire de la marche." "Il marche bien, donc il a pu faire quelques distances", a-t-il ajouté sur BFMTV. Les grands-parents ont été entendus par les enquêteurs pour affiner le travail des secours.

Pourquoi l'alerte enlèvement n'a-t-elle pas été déclenchée ?

Si un appel à témoin a été lancé par le parquet, les pouvoirs publics n'ont pas utilisé le dispositif alerte enlèvement. A l'heure actuelle, le préfet des Hautes-Alpes Marc Chappuis affirme qu'il n'y a pas assez d'éléments pour savoir pourquoi Emile a disparu. "Aucune hypothèse pour l'instant n'est éludée, aucune n'est privilégiée. Par sécurité, nous embrassons toutes les hypothèses". 

Mais, pour publier une alerte enlèvement, il faut quatre critères précis. "Il s’agit d’un enlèvement avéré et non d’une disparition, même inquiétante ; la victime est mineure ; la vie ou l’intégrité physique de l’enfant est en danger ; le procureur dispose d’informations dont la diffusion peut permettre la localisation de l’enfant et/ou de son ravisseur", comme le décrit le site du ministère de l'Intérieur. Le dispositif n'est donc déclenché qu'à ces conditions, pour ne pas amoindrir son efficacité, avec l'accord des parents et si son activation ne menace pas la vie de l'enfant. Une explication qu'a de nouveau mise en avant le procureur de la République lundi.

"Nous travaillons sur toutes les hypothèses" et "aucun indice" ne permet de privilégier une piste ou une autre, a expliqué le procureur, qui a refusé de spéculer sur le sort du petit garçon. Les enquêteurs travaillent notamment sur les témoignages, les données de téléphonie et les "visites domiciliaires" ayant eu lieu samedi au Vernet. 

Pourquoi les deux témoins ne sont pas intervenus ?

Cette absence de réaction peut s’expliquer par l’ambiance qui règne dans la commune selon le maire du Vernet, interrogé dimanche sur franceinfo. “Il n'y a pas de portail. Les enfants sont libres dans le village”. Car dans le hameau du Haut-Vernet, excentré par rapport au village du Vernet, tout le monde se connaît, et l’élu ne craint pas le kidnapping. “C’est un cul-de-sac. On est en Haute-Provence, un petit village dans lequel il y a une vingtaine de maisons, on voit tout”.

Une explication reprise lundi par le procureur lors de sa conférence de presse. "Le hameau est éloigné de tout axe de circulation" du Vernet, où a disparu le petit Emile, il "n'est pas anormal que des enfants et personnes se promènent en toute quiétude". Il a souligné que les 25 habitants du village "se connaissent" tous. A part deux voisins qui ont vu l'enfant vers 17h15 déambuler seul dans la rue, il n'y a "aucune trace absolue" de sa présence après ces faits.

Les maisons du Vernet ont toutes été fouillées par les forces de l’ordre, alors que 60 gendarmes sont mobilisés, accompagnés de 24 sapeurs-pompiers, et près de 200 volontaires. Les équipes de recherches disposent aussi d’un chien Saint-Hubert, fréquemment utilisé par les polices européennes. Un hélicoptère a aussi quadrillé la zone de recherche ce matin, un espace de montagne, escarpé et boisé rendant les recherches difficiles, même pour les brigades cynophiles. “Nous sommes à 1 300 mètres d'altitudes [...], il y a des crevasses. Il a pu tomber, il a aussi pu se réfugier quelque part” précise Nassima Djebli, porte-parole de la gendarmerie nationale.

Un appel à témoin est diffusé par le parquet de Digne-les-Bains pour retrouver l'enfant de deux ans et demi. La ligne mise en place par les gendarmes a déjà reçu près de 500 appels en cours d'analyse. 

Pourquoi le procureur et le préfet ont suspendu l'appel aux volontaires ?

"Le dispositif doit être adapté pour répondre aux besoins de l'enquête", a expliqué le préfet lundi. Les importants moyens déployés sur le terrain n'ont pu aboutir. Il a ajouté que quasiment toutes les maisons du Haut-Vernet ont été fouillées et que des auditions de témoins ont été menées. "Elles n'ont pas apporté d'éléments nouveaux pour expliquer la disparition du petit Emile", a-t-il pointé. 

"L'enfant aurait dû être retrouvé dans le périmètre depuis deux jours", a estimé le procureur, justifiant ainsi la suspension des battues. Une façon d'annoncer un changement de stratégie dans l'enquête qui s'oriente clairement vers le judiciaire. Le site va ainsi être fermé à toute personne étrangère au bourg, a précisé le parquet.

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