Fièvre catarrhale ovine : "on sait qu'il y aura des pertes", une course contre-la-montre pour les éleveurs des Alpes-du-Sud

Plusieurs cas de cette maladie dite "de la langue bleue" ont été recensés sur des ovins dans les Alpes-De-Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Les éleveurs doivent se dépêcher de vacciner s'ils ne veulent pas perdre leurs bêtes. Mais les vaccins sont en rupture de stock et les traitements peuvent coûter cher.

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"Pour l'instant, il n'y en a qu'une de touchée…" C'est ainsi que se rassure Nicolas Jaubert, éleveur de brebis à Châteaufort dans les Alpes-de-Haute-Provence, alors que l'hécatombe liée à la fièvre catarrhale gagne du terrain dans le sud de la France. La méthode Couet, et de la méthode tout court : il faut systématiquement désinsectiser et désinfecter l'ensemble de la bergerie. L’éleveur le sait : cette maladie transmise par un petit moucheron va peser bien lourd dans ses finances. "Les traitements coûtent entre 15 et 20 euros par bête. Heureusement que je n’ai qu’une bête, mais j’ai un voisin qui a 66 bêtes et il en a déjà six de malades et une autre qui est morte."

On est au jour le jour et les comptes se feront à la fin, mais on sait qu’il y aura des pertes.

Nicolas Jaubert, éleveur ovin de Châteaufort

France 3 Provence-Alpes

Les vaccins en rupture de stock

Pour lutter efficacement contre l’épidémie, le plus simple reste la vaccination. Mais le vaccin est en rupture de stocks. Jean-Christophe Natorp est vétérinaire, il est aujourd’hui en attente de plus de 3 800 doses.

La fièvre catarrhale touche les moutons, les chèvres ainsi que les bovins, mais ne présente aucun risque sanitaire pour les humains. "C’est un virus qui ne concerne pas l’homme. Ni directement, ni indirectement par la consommation de laitage ou de viande issus d’un troupeau contaminé. Il n’y a aucun risque pour la santé", rassure le vétérinaire.

La vaccination à la charge de l'éleveur

Qu’en est-il du rôle des pouvoirs publics face à cette épidémie ? L’Etat prend en charge les frais de détection uniquement.

C’est ce qu'explique le préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Marc Chappuis : "aujourd’hui, on estime entre zéro et 40% la mortalité liée à cette maladie. Compte tenu de sa faible dangerosité, l’Etat ne prescrit pas l’obligation de la vaccination qui reste à la charge de l’éleveur". Soit deux euros par dose de vaccin.

Depuis le début du mois d'août, la maladie s'est installée dans une dizaine de départements. Plus de 340 foyers ont été détectés. 

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