Revest-des-Brousses : la mairie interdit les pesticides et reçoit le soutien d'une pétition

La maire de Revest-des-Brousses, Brigitte Reynaud, et ses élus ont voté un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques sur le territoire de cette petite commune des Alpes-de-Haute-Provence. La préfecture demande son annulation

" J’y pensais depuis longtemps", avoue la maire de Revest-des-Brousses, Brigitte Reynaud. Le 12 juillet dernier, ce fût chose faite. Le conseil municipal a voté un arrêté qui interdit les produits phytopharmaceutiques (utilisation végétale des pesticides qui comprend notamment les herbicides, les fongicides et les insecticides), sur le territoire de la commune.

Plus précisément, ces produits sont bannis dans un périmètre de 500 mètres autour des habitations, des bâtiments professionnels, des puits de captage, des sources et des cours d’eau. Au final, cela équivaut à presque la totalité de la surface de la commune.

Une décision pour protéger les habitants

Depuis plusieurs années, Brigitte Reynaud voit les populations d’abeilles et d’oiseaux diminuer, "Tout disparaît, on est dans un monde où on ne peut pas ignorer ce que disent les médecins et les scientifiques à propos des maladies liées à l’épandage", ajoute Brigitte Reynaud, "on n’a pas envie de subir tout ça". C’est donc pour protéger la santé de ses habitants que la maire de Revest-des-Brousses et les élus du conseil municipal ont pris cette décision.

La Préfecture demande le retrait de l’arrêté

Mais cet arrêté n’a pas fait l’unanimité. La Préfecture a donné deux mois à la mairie pour annuler cette décision. Dans un courrier adressé à la mairie de Revest-des-Brousses, le préfet indique que cet arrêté est illégal et précise : "Dans l’hypothèse où vous entendiez agir au titre de vos pouvoirs de police générale en raison de circonstances locales particulières ou en cas de péril imminent, ces circonstances ne sont nullement démontrées en l’espèce. Il appartient au ministre de l’agriculture, seule autorité compétente en la matière, de prendre toute mesure d’interdiction, restriction ou de prescription particulière (...)"

Un mouvement qui « fait des petits »

Brigitte Reynaud indique qu'elle ira, si besoin, devant le tribunal administratif.

En Ille-et-Vilaine, Daniel Cueff, le maire de Langouët, avait déjà convaincu son conseil municipal d'interdire les pesticides sur sa commune, il a été convoqué devant le tribunal, le jeudi 22 août dernier. Hier, mardi 27 août, le juge des référés du tribunal administratif de Rennes a suspendu l'arrêté anti-pesticide.

Dans son ordonnance, le juge Pierre Vennéguès invoque : "le moyen tiré de l’incompétence du maire de Langouët pour réglementer l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur le territoire de sa commune" qui est "propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté contesté".

Dans les Alpes de Haute-Provence, la maire de Revest-des-Brousses a obtenu le soutien d'une pétition en ligne. Cette pétition a déjà reccueilli près de 41.500 signatures.

Au total, 13 communes ont interdit les produits phytopharmaceutiques en France et espèrent que leur mouvement sera reprit par d’autres mairies. "Aubenas-les-Alpes nous a déjà rejoint" annonce Brigitte Reynaud et elle conclut :"Je ne suis pas contre les agriculteurs mais aujourd’hui il existe des exploitations bio et de permaculture. J’ai envie de donner un monde meilleur à mes petits-enfants". 

Dans une étude IFOP réalisée ce mois-ci, 96% des personnes interrogées se disent favorable à l’interdiction des pesticides à moins de 150 mètres des bâtiments servant d’habitation ou de lieu de travail.

 
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