Roger Grac, le dernier paysan de Braux (04)

Roger Grac se consacre à la production de foin et de céréales. Il est le témoin d’une histoire passée et d’une transition qui voit la disparition de métiers qui demeurent pourtant essentiels pour le maintien de la vie dans les petites communes de montagne.

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L’agriculture à Braux autrefois

Un pèu d’èrbe es un pèu d’èrba

Issu de générations de paysans, Roger Grac a vu ce destin comme une évidence. Tout jeune, il n’avait rien d’autre en tête que les bêtes et la terre. Il a connu l’époque où les anciens utilisaient la moindre petite parcelle pour y semer du blé, du trèfle, ou de la luzerne. Le travail se faisait à la main et on disait qu’"un brin d'herbe est un brin d'herbe".
A Braux, on faisait essentiellement des vaches. Dans les années 1990, on comptait encore une trentaine d’exploitations agricoles. Elles ont cessé leur activité les unes après les autres, les agriculteurs qui sont partis à la retraite n’ont pas été remplacés.

Roger Grac est le seul paysan de Braux

Après un accident, il a arrêté d’élever des vaches laitières. L’essentiel de son activité est tourné vers la production de foin et de céréales.
Le foin est une herbe qui a séché 3 ou 4 jours. Un foin de qualité doit être coupé vert, avant la maturation. Un foin mûr devient amer et dur et n’est bon que pour les chevaux. Les vaches ou les brebis laitières doivent être nourries avec un foin de qualité.
Roger fait de petites bottes de 15 kg à 18kg. La demande est encore importante, car il y a beaucoup de personnes, surtout des femmes, qui ont quelques bêtes. Les petites bottes sont faciles à emporter dans un coffre de voiture, ou a mettre dans un petit râtelier.

 

La periòda dau fen, a Brau, es totjorn estat un gròs tavalh

La période du foin, à Braux, a toujours été un gros travail.
A présent, le travail est facilité par les machines agricoles. Avant qu’arrivent les emballeuses, le foin était récolté à la main et mis sur des charrettes, puis stocké, toujours à la main, dans des granges et en vrac.

De l’eau, mais pas assez de bras


Sur les 40 hectares qu’il exploite, Roger fait aussi des céréales, pour répondre à la demande, mais aussi pour des questions de rotation indispensable. Il plante du blé, de l’orge, du triticale, de la luzerne…
A Braux, il y a un canal. Et toutes les terres sont à l’arrosage. Il est donc possible de faire jusqu’à 3 coupes, ou même 4 coupes concernant la luzerne. Le problème est que cela prend beaucoup de temps, et demande beaucoup de travail. Ce sont les bras qui manquent.

Dans le cadre de sa redynamisation, le village de Braux s’investit dans la création d’un atelier d’exploitation de la châtaigne qui sera basé dans la ville toute proche d’Annot.

VAQUI-REPORTAGE : Magali Gazzano
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