Camper au printemps, avec ou sans soleil, un rêve de liberté. Encore faut-il trouver une place pour poser son camping-car ou sa tente. Plus de la moitié des emplacements sont occupés par des mobil-homes. Un collectif défend la sauvegarde des emplacements dits "nus", il s'appelle "Sauvons le vrai camping".
Le temps est maussade à Valensole, dans les Alpes de Haute-Provence, mais il en faut plus pour décourager les touristes en cette fin de mois d'avril. André Bretagne prend le temps de boire son café en pleine nature et en toute tranquillité, "j’aime quand je tombe sur un endroit comme ça, c’est sauvage, c’est super, la Provence, la vallée de Valensole, c’est magnifique". Magnifique et donc très recherchée. Dans ce camping, les vacanciers peuvent installer leur propre matériel, les emplacements sont appréciés. Mais en trouver relève parfois du défi. Car les mobil-homes gagnent du terrain. Le collectif "Sauvons le vrai camping" entend stopper le mouvement.
"On doit refuser énormément de monde"
Le couple Bogaert vient de Belgique. "Nous sommes un peu encombrants avec la remorque et la voiture, donc c’est difficile de trouver des emplacements suffisamment grands pour nous, on est obligés d’aller sur des stationnements simples ou en camping-cars parcs". Un camping-car parc propose des aires dédiées aux camping-cars, sur un site clos, en gestion autonome.
Le camping des Lavandes, à Valensole se décrit comme "classique", 85% des emplacements sont réservés aux tentes, aux camping-cars et aux vans aménagés. Pour cet été, plus de la moitié des emplacements est déjà réservée.
"On arrive difficilement à répondre à la demande parce qu'on doit refuser énormément de monde, explique Vassili Auguste, gérant du camping Les Lavandes et membre du collectif Sauvons Le Vrai Camping."Le cœur de la saison peut durer 4 à 6 semaines, là, je pense qu'on sera plus sur 6 à 8 semaines d'affilée. Pour les emplacements, il y a vraiment une demande".
Depuis 2011, les emplacements de mobil-homes ont doublé
En cause, les mobil-homes, qui prennent de plus en plus de place. Depuis 2011, le nombre d’emplacements dédié à ces maisonnettes a presque doublé en France. Alors, pour défendre la sauvegarde du camping à l’ancienne, 65 gérants se sont regroupés dans toute la France pour garantir leur survie.
"Définir à quel moment on arrête le camping : est-ce que c'est à 50% d'emplacements ? 70% d'emplacements ? Moins, plus ?" s'interroge Vassili Auguste "Il y a une vraie discussion à avoir, renommer ce qu'est le camping, avoir une clarté, une visibilité pour le client et pourquoi pas avoir une fiscalité différente sur certains établissements qui ne proposent pas la même chose du coup".
Sur le site du collectif "Sauvons le vrai camping", le camping est décrit comme une institution française. Selon les fondateurs du collectif, de plus en plus de campings n’acceptent plus les campeurs. "Alors il est temps de dire "Stop ! Il faut donner un cadre !"
"Un mobil-home est infiniment plus rentable qu’un emplacement nu destiné à accueillir une tente, un camping-car ou une caravane, assure le collectif. Alors petit à petit, et à un rythme qui s’accélère, les emplacements nus disparaissent."
Le collectif assure que si le camping traditionnel disparaissait, l’accès aux vacances pour tous serait menacé.