On fêtera ce mercredi 24 novembre le 30e anniversaire de la mort de Freddie Mercury. En 1978, le leader du groupe Queen restait deux mois à Berre-les-Alpes (Alpes-Maritimes), il y enregistrait une grande partie de l'album "Jazz" dans le studio Super Bear, un lieu peu connu et pourtant mythique.

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"Quelle époque !"Au bout du fil, le journaliste Manuel Jacquinet débite sa passion sur les studios français de légendes, ceux des années 1970-1980. Hérouville, Ferber, CBE à Paris, et puis ceux du sud aussi, Miraval à Correns dans le Var ou bien un autre, moins connu et pourtant mythique : le Super Bear de Berre-les Alpes dans les Alpes-Maritimes.

"Une météorite", selon l'auteur de Studios de légende : secrets et histoires de nos Abbey Road Français, car le Super Bear n'aura vécu que huit ans, de 1978 à 1986. 

Une résidence discrète dans ce village de la vallée du Paillon, et qui tombera dans l'oubli après sa destruction par un feu de forêt en 1986.

Pourtant, ils sont nombreux à s'y être succédé pendant ces huit ans, toutes les plus grandes stars à vrai dire : Elton John, Pink Floyd, Police, Kate Bush...

Et puis, celui dont on fête cette semaine les trente ans de sa mort : Freddie Mercury.

L'enregistrement de l'album Jazz en 1978

C'était en août-septembre 1978, au tout début de ce studio. Le leader du groupe Queen s'était installé ici avec ses acolytes pour l'enregistrement de l'album Jazz, leur septième disque.

Damon Metrebian, un musicien anglais aisé, venait de donner naissance au Super Bear dans cet écrin de verdure du quartier... Super Berre.

Et il n'avait pas eu de mal à faire venir les artistes de son réseau, l'acoustique y était bonne ici, et on échappait alors aux impôts britanniques en s'installant quelques mois en France !

Tout le monde connaissait le studio à l'époque. On voyait France Gall, Dick Rivers ou les Pink Floyd prendre l'apéro sur la place du village, c'était fantastique pour la commune,

se souvient Maurice Lavagna, maire de Berre depuis 1983.

Mais l'édile n'a pas de souvenirs de Freddie Mercury.

Il faut se tourner vers Madeleine Zabiska pour en avoir. Elle était femme de ménage dans le studio à l'époque. "J'avais 19 ans, c'était magique de les côtoyer, ce lieu était un vrai labyrinthe, avec des escaliers et des pièces partout... un truc immense !"

Et voilà que la Berroise enchaîne les anecdotes : le pantalon blanc de Freddie Mercury qui vire au rose dans la machine, les artistes qui l'accueillent en peignoir à 14h après une nuit agitée, les cafés avec eux au bord de la piscine... Elle rejoint Manuel Jacquinet : oui vraiment, "quelle époque !"

Plus aucunes traces aujourd'hui

Un temps qui paraît très loin aujourd'hui. Le studio est vite tombé dans l'oubli et seuls quelques inconditionnels du rock cherchent encore à revenir sur les lieux, tout juste "quelques passionnés", commente Maurice Lavagna.

Après l'incendie de pinède qui a eu raison de la bâtisse, un gîte s'est construit sur le terrain. "Il restait à peine quelques piliers", explique Madeleine Zabiska, nostalgique. "Tout le reste est parti en fumée".

Aujourd'hui, le gîte n'est plus et le lieu est devenu une habitation privée.

Aucun stigmate donc de ces années de gloire sont aujourd'hui perceptibles à Berre. Mais pour Maurice Lavagnat, Madeleine Zabiska et tous ceux qui l'ont connu, le Super Ours restera à jamais dans les hauteurs du village.

Les souvenirs se flouttent, certes, mais le rock ne meurt jamais. 

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