Les riverains du quartier excentré de la Pinéa, un hameau appartenant à Breil-sur-Roya, ils sont une dizaine, témoignent de leur désarroi. Ils s'estiment face à une impasse. Nous les avons rencontrés.
La date du 2 octobre 2020 est évidemment dans toutes les têtes, d’autant que nous allons célébrer le triste anniversaire de la tempête Alex. On sait la mobilisation qui s’est mise en place après la catastrophe, les associations mais aussi les aides à la fois du département, de la région et de l’Etat.
Pourtant dans ce quartier situé à quelques encablures de Breil, Florence Perné a dû mal à cacher son désarroi, quand elle nous reçoit chez elle. Cette habitante se souvient des tonnes de boue qui avaient alors traversé son jardin : "mon inquiétude aujourd’hui ce sont ces berges instables, fragiles, elles risquent de tomber au prochain épisode de pluies".
Dans les heures qui ont suivi la catastrophe, Florence a pu compter sur l’appui de bénévoles pour parer à l’urgence notamment pour renforcer les murs de soutènement aux abords de sa propriété. Mais depuis lors aucun travaux n’ont été menés dans ce secteur.
Le problème aujourd’hui c’est le cours d’eau qui passait là et qui a été dévié dans les heures qui ont suivi la tempête. Un autre riverain, Bruno Dillard, craint pour les infrastructures du quartier : "Le pont est vétuste et on a peur qu’il ne tienne pas, y a plus de digue en haut qui protège l’accès comme auparavant."
Au total ce sont une dizaine de riverains qui lancent un véritable SOS : "cet amas de pierres, explique Florence, "on ne peut pas le bouger avec nos mains, de les voir, ça nous rappelle la tempête tous les jours ! On ouvre la fenêtre on a juste cette montagne de pierres devant la maison. C’est triste".
Les habitants demandent des travaux d’enrochement des berges, de profilage de la rivière, aménagements qui reviendraient à la CARF, la Communauté de la Riviera française. Interrogée par le rédaction de France 3 Côte d’azur, celle-ci a fait savoir que cela ne relève pas de l’intérêt général.
Pour sa part, le maire de Breil-sur-Roya, Sébastien Olharan, a une vision différente : "je considère que dans cette zone là il y a un enjeu. Car la manière dont le lit du cours d’eau s’est déformé fait que demain on pourrait très bien avoir une rivière qui sorte de son lit et provoquer des dégâts importants. Cela pourrait même emporter des ponts ou des routes d’accès."
Les oubliés de la Roya comptent bien ne pas baisser les bras et continuer à se faire entendre.