4 380 heures, c’est le temps, en moyenne, que l’on passe dans une file d’attente d’une caisse de magasin au cours de notre vie. Deux jeunes Grassois, Dylan Letierce et Jonathan Malgogne, ont créé un chariot connecté qui devrait nous en faire gagner beaucoup, du temps !
 

Le chariot auto-encaissant et intelligent de la startup sophipolitaine Knap est en cours de test dans deux magasins azuréens et un parisien, d’une grande enseigne nationale.

Triple objectifs : gagner un temps énorme, de l'ordre de deux mois dans toute une vie, révolutionner notre façon de faire les courses et réduire les risques de fraudes dans les supermarchés. C’est une innovation azuréenne !
 

 

Une idée toute "bête"


Dylan Letierce, 23 ans et Jonathan Malgogne, 22 ans, sont azuréens et ont des idées plein la tête. Tout commence en 2017. A l’issu de leur première année, à MediaSchool, une école de communication de Nice, ils ont tous deux envie de créer une entreprise.
 

Pour créer quelque chose qui ait du corps, il fallait, en fait, que nous cherchions un problème à résoudre. Celui qui nous est venu à l’idée, c’était le problème du temps d’attente aux caisses. Ni une, ni deux, nous nous y sommes penchés et sommes partis sur la piste du chariot connecté.


À peu près à la même période, ils s’inscrivent à un concours, dont l’un des prix est d’intégrer l’incubateur-accélérateur MonacoTech, la pépinière de startups lancée par le gouvernement princier à l’automne 2017.

Ils ont respectivement 20 et 19 ans. Cela devait durer 3 mois. Cela a duré 6 mois !  6 mois pour développer leur projet de chariot auto-encaissant, qu’ils ont présenté le jour de l’inauguration de MonacoTech devant S.A.S. Albert II et Xavier Niel, co-fondateur de l’incubateur.
 

L’entrevue a duré quelques minutes seulement. Le prince avait l’air très intéressé par notre projet. Xavier Niel, lui, ne semblait pas vraiment nous écouter. Nous sommes rentrés à Nice, sous la pluie en scooter, un peu dégouté. 
 

L’histoire aurait pu s’arrêter là !


Deux jours plus tard, l’arrivée d’un mail précipite les choses :
 

Xavier Niel voulait nous mettre en relation avec le PDG de Caddie, une entreprise de renommée internationale, intéressée par notre technologie, se souvient Dylan, encore abasourdi. Nous sommes allés le voir pour lui présenter notre projet.
Bien évidement nous avons dit … Oui ! Nous étions très surpris et fous de joie.
 


La fée Xavier Niel


Le patron de free a donc rapidement repéré le potentiel du projet des deux acolytes et les a mis en relation avec le géant du chariot en europe.
 

LA bonne idée

Si Caddie aide la start-up dans le design et la partie structurelle du chariot, "La mise au point du système antifraude a été compliquée", admet Dylan Letierce, CEO de Knap, surtout l’intégration des capteurs de pesage, scanner, code-barres, caméra 3D...Nous avons mis au point, au total, quatre brevets".


Comment ça marche ?


"Chaque chariot est équipé d’une caméra installée sous la tablette. Ainsi, chaque produit qui entre ou sort de la zone est enregistré par la caméra" expliquent Jonathan et Dylan. "En entrant dans la grande surface, via votre téléphone, vous vous connectez au chariot qui se déverrouille. Vous scannez chaque produit que vous choisissez et vous le posez dans le caddie. Les caméras vérifient que vous prenez le bon produit, et quand vous avez fini vos courses, vous tapez un code secret sur l’écran. C’est tout, vous avez payé, vous pouvez partir". C’est bien plus simple et rapide que le système actuel de la "scannette" où il faut passer en caisse pour payer et environs 30 % des clients se font contrôler."
 


Plus loin, plus grand


Le duo ne manque ni d’idées, ni de projets.
 

À court terme, nous aimerions poursuivre l’expérimentation à plus grande échelle pour commercialiser le système dans six à dix magasins d’ici à la fin 2020.
Aujourd’hui, 4 chariots sont en test.


À moyen long terme, les deux jeunes hommes imaginent des développements de leur système Knap qui deviendrait un assistant nutritionnel par exemple ou encore pourrait faire partie d’un éco-système un peu plus élaboré, "un peu comme font certaines fonctions de certains robots culinaires".

 


En attendant, Knap, qui emploie une dizaine d'ingénieurs, s'engage dans un nouveau tour de table et vise cette fois-ci le million d'euros pour soutenir ses tests en magasin et ses développements futurs, notamment en matière de géolocalisation des produits en rayon et du parcours clients.
 

L’argent : le nerf de la guerre

Fondée à Sophia au printemps 2018, Knap a déjà levé 500 K€ auprès d’un fonds américain pour développer son premier prototype.
 

Nous sommes en train de boucler une deuxième levée de 250 K€ auprès de sociétés française pour financer des tests et équiper des supermarchés dans tout l’hexagone de quelques 5 à 6 000 caddie.


Un objectif que l'association avec le géant du chariot et sa force de frappe commerciale pourrait potentiellement faciliter. "Un amendement au partenariat signé est en effet envisageable à moyen terme", explique Dylan Letierce.

Fin 2020, Knap prévoit une troisième levée d’ 1 M€ "pour rendre notre solution scalable et industrialisable".

Les deux inventeurs veulent proposer leur chariot en location longue durée et tablent sur un chiffre d'affaires en 2020 compris entre 300 et 600 K€ "selon le nombre de magasins équipés".

La startup emploie actuellement une dizaine de collaborateurs. Le coût unitaire d’un Caddie est estimé entre 800€ et 1.000€.
 

Petite chronologie 

  • Février 2018 : premiers prototypes de chariot intelligent testés dans un ou deux supermarchés de la Côte d’Azur. Soit une centaine de Caddie.
 
  • 2020/2022 : un millier de chariots connectés installés dans une dizaine de grandes surfaces, dans les Alpes-Maritimes et en Alsace, la région de la société Caddie.
 
  • 2023: le chariot Knap devient un guide, un GPS intelligent aiguillant le client dans la grande surface en fonction de sa liste de courses et de ses besoins.
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