Antibes : les conséquences du confinement sur les jobs d'été

Les festivals et la saison touristique permettent traditionnellement aux étudiants et aux saisonniers de travailler. Avec le confinement et l'arrêt annoncé de grands rendez-vous culturels, les recrutements sont au point mort.

A Antibes-Juan-les-Pins, deuxième ville du département après Nice, il est coutume de dire que la saison touristique commence à Pâques.


Depuis le 17 mars, les Français sont confinés. Il est interdit de sortir de chez soi sauf pour travailler, faire les courses, aller chez le médecin et faire un peu de sport. Idem pour les étrangers, qui ne voyagent plus.
C'est donc tout un pan de l'économie qui est à l'arrêt, avec des conséquences très importantes sur l'emploi.


Annulation de Jazz à Juan

 

Dès le 14 avril, la décision officielle est tombée : ce grand rendez-vous de l'été Jazz à Juan, qui fêtait son 60e anniversaire cette année est annulé. 

Nous employons chaque année 80 jeunes, les procédures d'embauche étaient engagées car il y a à chaque fois plusieurs centaines de candidatures, tout est annulé


indique Audoin Rambaud, adjoint au Maire délégué au Tourisme et à l’Animation. Il indique par ailleurs que cet été, il n'y aura qu'un seul office du tourisme ouvert sur les trois que compte la commune, soit 20 emplois saisonniers qui ne seront pas pourvus.


Emplois saisonniers a priori maintenus pour la ville


La commune d'Antibes-Juan-les-Pins embauche chaque été environ 500 Antibois, âgés de plus de 18 ans pour les deux plages en régie, le nettoyage des plages publiques, le nettoyage des rues, les musées, et les centres de loisirs pour les enfants. Ils travaillent en principe à raison de 15 jours chacun. Les embauches ont été actées, les contrats pas encore signés, confinement oblige.

Nous sommes en train de revoir les besoins, mais nous restons sur les mêmes chiffres car il y aura des besoins en fonction des normes sanitaires imposées

est-il indiqué côté mairie.
 

Restaurants et hôtels, 30 à 40 % d'embauches en moins

La commune compte 60 hôtels et près de 400 restaurants ou snacks qui sont d'habitude ouverts dès les beaux jours.

Des saisonniers, on en a besoin, environ 2.000 en pleine saison en plus de notre personnel habituel


indique Henry Mathey, président de l'UMIH d'Antibes-Juan-les-Pins. Mais il précise aussitôt que les besoins seront moindres, entre 30 et 40 % que les autres années.  

Il y a beaucoup d'incertitudes, la date d'ouverture, la distanciation. S'il y a trop de contraintes, certains n'ouvriront pas. Si l'on a la moitié de tables en moins pour respecter cette distance, il faudra deux fois moins depersonnel. Certains établissements pendant le confinement ont mis leurs salariés en chômage partiel, il y a aussi des risques de licenciements à l'issue de la crise.


Il soulève aussi des questions d'organisation.

Selon toute vraisemblance, nous devrons porter des masques, des gants, il faudra présenter les menus et les plats sur une ardoise et non plus sur des cartes potentiellement contaminées et contaminantes, travailler sera très compliqué.


Et les plages ?


Alain Palamiti dirige une plage ouverte toute l'année à Juan-les-Pins et il fait ses comptes.

On a tellement peu de lisibilité déplore t-il. Il faudra protéger nos salariés, et nos clients. Si on doit ouvrir, qu'on nous dise comment...

Il emploie 5 personnes en CDI à l'année, puis le nombre de saisonniers monte en puissance.

On est 20 à Pâques et 35 en pleine saison. Tout est à l'arrêt.


Comme pour les restaurants, il attend les consignes pour la mise en place des barrières sanitaires, et la distance imposée entre les matelas, qui risque de rendre l'activité non rentable. Il précise que nettoyer douches et toilettes après chaque passage risque d'être compliqué. Ces préoccupations sur l'emploi et les conditions de reprise de l'activité sont transposables sur les 30 plages privées de la communes


La plaisance à l'arrêt

Le port d'Antibes est l'un des plus grands ports de plaisance d'Europe, et il est le premier dans le pays pour la location de bateaux de luxe.

Tout est à l'arrêt depuis 5 semaines. Des milliers d'emplois sont impactés.
Le patron de la société Bluewater, John Wyborn, gère 80% des marins qui travaillent sur des yachts, il très inquiet.
 
Même incertitude du côté du zoo marin Marineland. Il emploie des centaines de jeunes pendant la forte affluence l'été mais il est pour l'instant fermé.
Les comptes se feront à l'issue de la saison avec en plus du reste, une grosse incertitude : l'attitude de la clientèle, dans ce contexte si particulier.
 
Le gouvernement à la rescousse de l'hôtellerie-restauration
Des mesures de soutien élargies mais pas de réouverture en vue avant au moins fin mai: le gouvernement a détaillé ce vendredi les aides au secteur de l'hôtellerie-restauration :
► l'accès au Fonds de solidarité mis en place par le gouvernement sera élargi aux entreprises employant jusqu'à 20 salariés et réalisant jusqu'à 2 millions d'euros, contre 10 salariés et un million d'euros de chiffre d'affaires pour l'ensemble des TPE.
 ► le montant de l'aide sera doublée à 10.000 euros au maximum..
 ► il y aura une "décision finale vers la fin du mois de mai pour avoir une date de réouverture des cafés, restaurants et bars", a déclaré Bruno Le Maire, qui a mis en garde contre toute "précipitation" faisant courir le risque d'une deuxième
vague épidémique.
 
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