Coronavirus : de lourdes conséquences économiques pour la Côte d'Azur, 5 millions d'euros débloqués par le département

Suite aux annulations en cascade d'événements, maires et députés craignent une "catastrophe économique et sociale". Vendredi 6 mars, le conseil départemental des Alpes-Maritimes s'est engagé à débloquer 5 millions d'euros pour aider les entreprises.  

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"Le département des Alpes-Maritimes s'engage à aider économiquement les entreprises, en débloquant une somme forfaitaire de 5 millions d'euros", a annoncé ce vendredi 6 mars Charles-Ange Ginesy, président du conseil départemental, avec une série d'autres mesures, telles que l'octroi de 100 000 euros à l'institut Pasteur pour encourager la recherche contre le Covid-19.
 
Le fonds d'urgence d'aide aux entreprises impactées, piloté par la CCI, sera également abondé par la ville de Nice, la métropole Nice Côte d'Azur et la région PACA. A Nice également, parmi d'autres mesures, les frais des espaces payés par les exposants de la Foire expo, qui a été annulée, seront remboursés par la régie Acropolis et reversés aux entreprises prévues. 


L'Etat et les collectivités interpellés

Depuis plusieurs jours en effet, maires et députés en appellent à l'Etat et aux collectivités pour débloquer des aides afin de soutenir les entreprises en difficulté suite aux annulations en série d'événements.
 
La députée LREM des Alpes-Maritimes, Alexandra Valetta-Ardisson, a adressé une lettre au ministère de l'économie et des finances pour demander une "compensation de l'impact économique subi par les entreprises".
 
Face à ce "désastre social et économique", la mairie de Cannes, dans un communiqué, demande notamment : "des aides indirectes plus ambitieuses, comme la réduction des charges fiscales et sociales sur une période limitée, [...] la mise en place 'guichet unique' proposé par la CCI afin de faciliter l’accès aux mesures de l’État par les entreprises sinistrées, [...] la création d’un fonds d’urgence, [...] et la constitution de fonds indemnitaires pour répondre à l’urgence et aux bouleversements économiques subis par la filière touristique et évènementielle cannoise."
 
De son côté, le député et conseiller départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, avait lui aussi demandé "la mise en place d'un fonds d'indemnisation d'urgence nationale pour aider les secteurs subissant de plein fouet les conséquences économiques du coronavirus".


De nombreux événements annulés ou reportés

Par principe de précaution, plusieurs événements de renom sont annulés ou reportés sur la Côte d'Azur pour éviter la propagation du Covid-19.

C'est le cas du MIPIM, le salon international de l'immobilier de Cannes, reporté du 2 au 5 juin prochain au lieu du 10 au 13 mars.

Un report "nécessaire pour des raisons sanitaires" nous affirme le maire LR. Mais David Lisnard redoute tout de même une "catastrophe sociale":

À la sortie de l’hiver, beaucoup d’entreprises, de commerces et de restaurants avaient besoin du MIPIM qui injecte entre 80 et 100 millions d’euros sur 5 jours pour la Côte d’Azur.

Ce salon immobilier de référence, fondé en 1990, réunit chaque année environ 26 800 participants et 3 800 exposants d'une centaine de pays.


Un manque à gagner pour les hôteliers 

Pour les hôtels, cela représente près de 70 000 nuitées à décaler. D'autant qu'en juin, d'autres salons sont déjà prévus au Palais des festivals comme celui de l'édition musicale, le Midem.

On a un problème de surbooking. Nous avions des réservations garanties et non remboursables pour le MIPIM qu'on sera obligé d'accepter en juin, à cause du report, alors que d'autres personnes ont réservé à ces mêmes dates à des prix moins chers.

Un casse-tête pour Patricia Serviere, cheffe de réception à l'hôtel Villa Tosca et à l'hôtel PLM de Cannes.
 

Des embauches annulées en restauration 

Le report du MIPIM pose aussi des problèmes aux restaurateurs qui augmentent, habituellement, leur effectif à l'occasion de ce salon de l'immobilier.

Je suis obligée d'annuler les intérimaires que j'avais prévu d'embaucher et les structures qui devaient accueillir les congressistes.

Malgrè les conséquences désastreuses, cette restauratrice -Stéphanie Brun - comprend la nécessité de prendre des mesures contre le coronavirus.

Lassée, quand même, de ces situations qui réduisent son chiffre d'affaires : "un coup les gilets jaunes, un coup les intempéries, un coup les virus..."

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