Des campings fermés sur décision des autorités après les inondations meurtrières qui avaient frappé la Côte d'Azur il y a un an demandent plusieurs dizaines de millions d'euros d'indemnisations.
"A la charge des communes et de l'Etat"
"Les recours indemnitaires partent aujourd'hui (mardi). Cela représente autour de plusieurs dizaines de millions d'euros à la charge des communes et de l'Etat", a indiqué Me Philippe Caminade. L'avocat agit pour les campings de L'Argentière, situé le long d'une rivière à Mandelieu-la-Napoule, celui du Mistral à Biot, ainsi que le camping des Frênes et celui du Pylône à Antibes. Dans ce dernier, encore fermé à 90%, une cliente britannique était morte au cours des intempéries.Une information judiciaire pour homicide involontaire est toujours instruite à Grasse dans ce dossier. 21 personnes au total étaient décédées dans les inondations selon le dernier bilan du parquet.
Le 3 octobre 2015, des orages d'une rare intensité s'étaient abattus sur les Alpes-Maritimes, notamment à Mandelieu-la-Napoule et à Cannes. Les victimes avaient notamment été prises au piège dans des parkings souterrains, au rez-de-chaussée d'une maison de retraite et au camping du Pylône. Une demande d'indemnisation sera "probablement" aussi déposée pour le camping de La Brague à Antibes, autorisé à rouvrir en juin, après avoir mis en avant des îlots existants sur son site pour mettre en sécurité des personnes en cas de nouvelles inondations, a ajouté l'avocat. "Les campings sont complètement conscients de la dangerosité (des sites où ils sont installés, ndlr) et ont proposé des solutions alliant la sécurité et la (survie) économique", a-t-il assuré.
Les campings sont complètement conscients de la dangerosité et ont proposé des solutions alliant la sécurité et la (survie) économique
Au total, cinq campings sont totalement fermés ou presque depuis l'an dernier, ce qui a notamment fait perdre environ un cinquième de sa clientèle cet été au
parc marin d'attractions voisin Marineland. La Fédération national de l'hôtellerie de plein air s'était elle aussi insurgée contre ces décisions de fermeture et avait dénoncé en avril dernier une "décision administrative hâtive et disproportionnée".
Reportage de Hughes Nicolas, Richard De Silvestro et Katarina Schmid
Intervenants :
- Françoise Pauget, directrice du camping du pylône
- Fernande Giudice, directrice du camping le Mistral
- Philippe Caminade, avocat des campings sinistrés