La Commission européenne a annoncé en septembre dernier l'interdiction des gazons synthétiques à base de billes de caoutchouc à partir de 2031. À Antibes et à Cannes, les équipes municipales avaient anticipé en utilisant des pelouses nouvelle génération.
En 2031, le gazon synthétique, ce sera fini. La Commission européenne a annoncé en septembre dernier l'interdiction des pelouses synthétiques utilisant des billes de plastique. Les collectivités ont huit ans pour mettre leurs terrains aux normes.
Cette pelouse résistante, prévue pour durer une quinzaine d'années, est issue de rouleaux de fils plastiques. Mais sur les terrains de sport, ce gazon doit être lesté avec du sable et ensuite couvert de billes en caoutchouc, issues du recyclage des pneus, pour encaisser les chocs. Ce matériau diffuse des microplastiques indestructibles dans l'environnement. Selon la Commission européenne, il se retrouve dans les écosystèmes, l’eau potable et la chaîne alimentaire. Il est donc désormais interdit d'en fabriquer de nouveaux et les clubs ont jusqu'à 2031 pour remplacer leurs terrains synthétiques, plus faciles et moins onéreux à entretenir que des pelouses naturelles.
Toutefois, Gérard Lasfargues, directeur général délégué de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait confié à l'AFP en 2018 que "les expertises scientifiques ne mettent pas en évidence de risques préoccupants pour la santé, en particulier de risque à long terme cancérogène, leucémie ou lymphome".
Un gazon respectueux de l'environnement
Dans une interview accordée à la Gazette des communes, Michel Raviart, président de la Commission des terrains et des installations sportives de la Fédération Française de Football, précise : "Sur les 24 600 terrains de grand jeu homologués par la FFF, 13 % sont des synthétiques". En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, 35% des terrains sont en synthétique, mais tous ne sont pas en microplastiques.
À Antibes, les terrains sont tous couverts de pelouses synthétiques, mais à base de granulés de liège. Il y a une dizaine d'années, la ville a lancé un programme pour remplacer tous les gazons naturels par du synthétique : "La première chose à laquelle on a pensé, c'est la sécheresse. Ça fait longtemps qu'il ne pleut plus beaucoup ici, donc les gazons naturels, c'était beaucoup de contraintes d'entretien et d'utilisation d'eau", explique Olivier Darcq, chargé de communication à la ville d'Antibes.
Il y a dix ans, on envisageait déjà d'utiliser du gazon synthétique, mais respectueux de l'environnement, on a donc pensé aux pelouses dernière génération composées de liège. C'est le même matériel utilisé dans les toits pour l'étanchéité.
Olivier Darcq, chargé de communication à la ville d'Antibes
Cannes n'est pas concernée par cette interdiction.
Le remplissage des quatre terrains synthétiques de la ville (deux au complexe Maurice Chevalier, un dans le stade des Hespérides et un dernier au stade Pierre de Coubertin) est soit à base de granulés de liège, comme à Antibes, soit il n'y a pas de remplissage. "Il y avait des microbilles en plastique notamment dans le complexe Maurice Chevalier mais par anticipation la Mairie avait remplacé le plastique par du liège il y a quatre ans, c'est biodégradable donc pas de problème", confie Pierre-Maxime Branche, chargé de communication à la ville de Cannes.
