Le moulin d'Opio a fermé ses portes après 175 ans d'existence

C'est une page d'une longue histoire familiale qui se tourne, vieille de sept générations. Pour ne pas perdre tout le patrimoine du plus important moulin à huile des Alpes-Maritimes, un projet de rachat va être présenté à la communauté d'agglomération (Casa).

Ici, le temps s'est figé…Le moulin d’Opio (Alpes-Maritimes) ne tourne plus, c’est la première fois depuis sa création en 1848…

"Que c'est dur de rentrer dans un moulin qui ne fonctionne plus !" L'émotion est là, quand Christine Michel, la gérante, entre dans la pièce où les olives devenaient huile.

Désormais, les machines sont à l'arrêt, silencieuses, et l'odeur de l'huile d'olive a disparu... alors même que la saison de récolte des olives est en cours.

Six générations de mouliniers

Fini la saison de la trituration d'octobre à décembre, qui voyait se succéder au moulin 6.500 oléiculteurs professionnels et amateurs dans une ambiance festive.

Après 175 ans d'histoire familiale, Christine Michel a dû se résoudre à prendre une lourde décision : fermer boutique après une vie entière dédiée à cette activité et à ce lieu.

Tous les matins, quand l'huile coulait de la machine, je la goûtais avec la main en essayant de ne pas me tâcher !

Christine Michel, gérante du Moulin d’Opio

"J'ai fait ça pendant quarante ans", poursuit la patronne des lieux. "Et là, aujourd'hui, je vais devoir aller dans un moulin pour sentir ça. Il faut que je me réimpreigne de cela !"

Christine Michel, c'était la sixième génération de mouliniers. Elle a pris sa retraite cette année, mais elle n’a pas pu faire donation du moulin à ses enfants en raison des frais de succession exorbitants.

Patrimoine à sauver ?

Avec la fermeture du moulin, c’est tout un patrimoine qui risque de se perdre. Le moulin d'Opio produisait 60% de l'huile d'olive du département. Et il avait résisté à bien des épreuves : la baisse de 50% des olives en quinze ans ou encore les ravages de la mouche de l'olive...

"C'est une perte énorme pour nous", regrette Jeannot Mancini, un oléiculteur amateur. "Le moulin, c'est comme s'il nous appartenait, c'est toute notre vie."

Alors, pour sauver le moulin, le maire a proposé un projet de reprise à la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis (Casa). "C'est difficile pour moi d'imaginer Opio sans moulin", affirme l'élu de cette commune oléicole.

Tous les particuliers, aujourd'hui, entretiennent leurs oliviers. Ils veulent avoir leur propre huile d'olive, qu'ils récoltent 50 kilos ou 5 tonnes.

Thierry Occelli, maire d’Opio

Le projet devra encore mettre en évidence sa rentabilité économique. Pour protéger son activité agricole, la commune va aussi classer 30 hectares en zone agricole, en plus des 30 existants.

(Avec Helène Maman, à Opio)

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