En un an, le prix des fruits et des légumes a bondi de 16%. Les remises de fin de marché sont une aubaine pour certains acheteurs soucieux de préserver leur pouvoir d'achat.
Sur le marché de la Libération, à Nice, les bonnes affaires se font en fin de matinée. Sur les stands, dans l'heure qui précède le rangement des marchandises, le prix du kilo de prunes baisse pour se vendre à deux euros.
"C'est des prix très avantageux, avec l'inflation", lance une cliente, qui repartira avec un kilo de prunes dans les bras. D'autant que, depuis un an, les prix alimentaires se sont envolés de 18%, selon l'Insee. Ceux des fruits et légumes ont bondi de 16%. Alors les remises de fin de marché sont une aubaine pour certains acheteurs, soucieux de préserver leur pouvoir d'achat.
Certains fruits et légumes sont davantage touchés par cette hausse des prix que d'autres, informe l'association de consommateurs Familles Rurales. Le tarif des cerises a augmenté de 35% en un an. C'est +45% pour les pommes de terre et jusqu’à +61% pour les carottes. Pour s'offrir cinq fruits et légumes par jour, une famille de quatre personnes doit désormais compter entre 134 et 241 euros par mois, rapporte Familles Rurales.
Un Français sur trois mange moins de légumes
Dans le même temps, un sondage Odoxa pour France Bleu apprend que six Français sur dix font réduisent leurs achats alimentaires en cette rentrée et qu'un tiers d'entre eux consomment moins de légumes. 64% déclarent comparer les prix au kilo avant d'acheter.
C'est donc aussi pour garder leurs clients, en plus de vider les stocks, que les vendeurs de fruits et légumes réduisent les prix en fin de marché. Sandrine Mazzanotti, agricultrice de Saint-Pancrasse (Isère), qui vend ses légumes sur le marché niçois de la Libération, offre un lot de plusieurs aubergines pour un euro seulement. "C'est des produits qui, normalement, ne devraient pas être à ce tarif-là parce que c'est des bons produits, cueillis et ramassés aujourd'hui. Mais comme on ne les vend pas, on est obligés de brader un peu", confie l'agricultrice.
Dans les Alpes-Maritimes, l'inflation des prix de l'alimentaire provoque une crise d'approvisionnement sans précédent pour les associations d'aide alimentaire.
Pendant l'été, le président du Secours populaire du département avait alerté de la situation difficile de son association, prise en étau entre des denrées alimentaires plus chères et des bénéficiaires de plus en plus nombreux.