La maltraitance, c'est priver les animaux de reproduction pour les soigneurs de Marineland

La reproduction des dauphins et des orques en captivité est désormais interdite, en vertu d'un arrêté  du 3 mai 2017, ce qui signifie à terme la fin programmée des zoos marins, dont Marineland, à Antibes. Les soigneurs, jusqu'à présent silencieux, ont exposé leur position dans une lettre ouverte.

Le parc de Marineland à Antibes, plus grand parc d'attraction en Europe, propose de découvrir des animaux marins. Ainsi, dauphins, orques, requins ou otaries sont dans des aquariums ou des bassins. Des spectacles sont proposés au public, mais la législation a changé. Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, a  d'abord interdit les immersions du public dans les bassins hébergeant des cétacés. Puis dans l'arrêté du 6 mai dernier, elle signifie la fin  des programmes de reproduction, d'échanges ou d'importation  d'animaux.



LES SOIGNEURS DE MARINELAND PRENNENT LA PAROLE


Les trente soigneurs du parc antibois, dans une lettre ouverte, expliquent qu'ils n'ont jamais réagi aux accusations de maltraitance, parce "qu'ils savent ce qu'ils apportent aux animaux".  Ils contestent formellement les accusations de privation de nourriture ou de manque de soins. Il soulignent leur mission pédagogique auprès du public.
Ils pointent du doigt des incohérences dans le texte et expliquent que priver les animaux de reproduction est un non sens.
 Nous aimons et respectons trop les animaux pour leur interdire le droit essentiel de se reproduire, essence même de la vie. Si la reproduction est interdite, c’est maintenant que commence la maltraitance.
Parce que la recherche nous a prouvé que ce sont des animaux très sociaux, la reproduction est la base de la survie du groupe, ainsi perpétuer l’espèce est un souci collectif. Au-delà de la préservation de l’espèce, le respect des besoins physiologiques est une condition indispensable à leur bien-être, que nous nous devons d’assurer ....
La privation de nourriture n’existe pas, la privation de vie sociale n’existe pas, la privation de reproduction ne doit pas exister si nous voulons continuer à respecter les animaux dans leur identité, ne nous demandez pas de les dénaturer
".


LES ZOOS MARINS TRES CRITIQUES CES DERNIERES ANNEES


Le ministère de l'environnement, de son côté, avance que le texte a été mis au point avec des associations de protection de la nature et des animaux (30 Millions d'Amis,  Nicolas Hulot,  Réseau Cétacés, Robin des Bois,  SPA, FNE, la LPO ou le WWF)  après une année de discussions associant le Muséum national d'Histoire naturelle.
Les critiques se sont multipliées ces dernières années contre l'exploitation d'orques et de dauphins dans les parcs aquatiques, dont le Marineland d'Antibes.

Lettre ouverte des soigneurs de Marineland











La réponse de la fondation Brigitte Bardot
Réaction de Christophe Marie, Porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, à la lettre ouverte des soigneurs du Marineland d’Antibes :

"Cette soudaine émotion des soigneurs face à une supposée souffrance du dauphin empêché de se reproduire est surprenante, sachant qu’ils ne manifestent par ailleurs aucune compassion lorsqu’il s’agit d’arracher les jeunes à leur mère pour alimenter les programmes d’échanges entre delphinariums.
Si la hiérarchie au sein du groupe est en effet essentielle pour les cétacés, en bassin il ne s’agit pas d’une famille mais d’individus forcés à cohabiter, sans lien particulier, dans un environnement artificiel qui ne répond à aucun besoin biologique de l’espèce. Quant à la reproduction, faut-il rappeler qu’elle se fait par insémination artificielle chez les orques ?
Si les soigneurs du Marineland d’Antibes se préoccupent soudainement de répondre aux besoins naturels des dauphins qu’ils maintiennent prisonniers, alors qu’ils leur offrent enfin la liberté ! La Fondation Brigitte Bardot soutient l’arrêté de Ségolène Royal et veillera à ce que le prochain gouvernement ne le remette pas en cause.
"

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