Noël. Vous rêvez d'avoir un santon à votre image ? Cette créatrice varoise réalise des figurines de célébrités ou d'anonymes

La Foire aux santons de Mouans-Sartoux dans les Alpes-Maritimes est l’un des évènements phare de la période de Noël. Pour cette 40e édition, elle accueille 21 santonniers. Parmi eux, la Varoise Laurence Madre dont le parcours est aussi fascinant que surprenant. Parmi ses créations : un santon comme vous !

Pour sa 40ᵉ édition, la plus ancienne et plus importante Foire aux Santons des Alpes-Maritimes, se déroule jusqu’au 24 décembre à la Médiathèque La Strada. 

Au milieu des 21 santonniers, de leurs crèches ou de leurs maisons provençales, les créations de Laurence Madre se démarquent. Depuis 2010, elle s’est spécialisée dans les santons personnalisés et rend hommage chaque année à une personnalité de la commune. Cette année, c’est l’élu municipal en charge de la Foire aux Santons, Georges Vallette qui a été "santonnifié".

Un hommage que le responsable de la Foire aux Santons a très bien accueilli. Ancien organisateur du festival du livre de Mouans-Sartoux, il est représenté se tenant fièrement devant un livre.

J’ai été très ému. Elle sait que je porte quasiment toute l’année un chemise colorée de style africaine et c’est ainsi qu’elle m’a santonné, c’est parfait et ce sera un magnifique souvenir.

Georges Vallette, adjointe au mairie de Mouans-Sartoux, élu à la vie associative et sportive

Ce santon "c'est tout à fait moi" conclut-il.

"Je n’avais jamais touché de la terre en dehors des pâtés de sable"

Rien ne prédestinait Laurence Madre à se lancer dans cette carrière très atypique.

Après des études de géographie portant sur l’environnement, elle rejoint l’office national des forêts en Picardie pour lequel elle travaille pendant 3 ans. Mais son rêve, ce n'est que plusieurs années plus tard qu'elle va l'accomplir.

Pendant de nombreuses années, cette Varoise de naissance cumule les petits boulots, de l’agent de sécurité durant le Festival de Cannes à la caissière lors de la Foire aux Santons de Mouans-Sartoux en 2006. Une opportunité qui lui ouvre les portes de ce monde qui l’avait toujours attiré. 

Alors qu’elle est santonnière depuis 2008, un an seulement après ses débuts, l’organisation de la Foire des Santons de Mouans-Sartoux choisi l’une de ses créations pour illustrer l’affiche : un berger et son mouton. Une consécration. 

Alors qu’elle est à Mouans-Sartoux, l’un des santonniers de la foire aux santons décide d’abandonner son atelier. Sans hésiter, elle l’achète en 2008 car elle sait que son destin se jouera dans ce local.

Je baigne dans l’univers de Noël depuis toute petite comme tous les enfants. Mon grand-père faisait des crèches et mon père a su me transmettre son amour des santons. L’achat de cet atelier m’a paru tellement logique.

Laurence Madre.

« On n’aurait pas pu avoir mieux ! »

Au fil des années, Laurence est devenue une véritable artiste ainsi qu’une bienfaitrice pour son entourage.

En 2020, l’une de ses amies se marie mais elle ne trouve pas les figurines de la pièce montée. La santonnière fait alors ce qu’elle sait faire de mieux, des santons personnalisés.

Moi et mon mari sur une pile de livre en référence au festival du livre de Mouans-Sartoux. Elle nous a vu en costumes avant la cérémonie. C’était vraiment du sur-mesure

Laura-Lisa Chami-Petitdemange, modèle d'un jour !

« Mes santons nécessitent des heures de travail »

Chaque santon est unique. Pour parvenir à les créer, il faut à Laurence Madre beaucoup de documentation en termes de photos anciennes ou de livres.

J’ai choisi de travailler l’argile parce que c’est un matériau beaucoup plus noble que le plâtre. Quand je vois des décors 100% en plâtre, ça me frise les moustaches.

Laurence Madre.

Pour se démarquer, elle préfère les petits formats, les détails et surtout l’effet de mouvement : "je déteste que les santons soient figés ». 

15 heures de travail en moyenne pour des santons qu’elle vend un peu partout dans le monde à hauteur d’au moins 200 euros.

La Foire des Santons de Mouans-Sartoux qui se tient jusqu’au 24 décembre attire chaque année entre 5 000 et 10 000 visiteurs.