L'association One Voice annonce que les phoques et otaries du parc Marineland d'Antibes vont être transférés vers un parc en Chine. Marineland dément et évoque plutôt un transfert vers Madrid "de quelques animaux" dans le cadre d'un échange européen. On fait le point.
S'agit-il d'une opération pour se débarrasser des animaux ? Ou d'un déplacement classique ? Chaque jour, un nouveau rebondissement a lieu au parc Marineland d'Antibes. Après l'avenir incertain des orques, puis l'action en justice cette semaine, l'association de bien-être animal One Voice, alerte sur ses réseaux sociaux : "D'un parc à l'autre, d'un pays à l'autre, la servitude à perte de vue... Marineland commence à se débarrasser des animaux exploités qui ont fait sa fortune."
One Voice a été informé mardi 29 octobre que des phoques et les otaries allaient partir du parc de Marineland. Contactée, sa présidente, Muriel Arnal, s'inquiète de ce départ vers d'autres pays comme l'Espagne ou la Chine. Elle précise : "Ils avaient prévu de vider le parc en début d'année."
Elle redoute un transfert plus massif, mais la mobilisation des militants en mars, l'action médiatique et judiciaire auraient retardé ces changements.
Muriel Arnal dénonce une vie de captivité et de séparation pour la reproduction : "Ils sont en train de devenir un parc d'attractions sans animaux et c'est ce qu'ils vont faire ! Il n'y a pas de retraites pour ces animaux, c'est l'exploitation jusqu'à la mort. C'est la raison pour laquelle on se bat pour les orques, car ils sont représentatifs de la vie en captivité."
Marineland dément un transfert massif d'animaux
Contactée par France 3 Côte d'Azur, la direction minimise. Elle évoque un départ d'animaux, "5 ou 6, mais moins de 10", vers le zoo de Madrid, dans le cadre d'un échange européen pour la reproduction des espèces. Pas de transfert massif donc, d'après Marineland : "On dément cette information. Il y a bien quelques otaries et phoques qui vont être insérés au zoo de Madrid dans le cadre du programme européen d'échanges. C'est assez classique et régulier, car c'est pour la reproduction des espèces."
En 2021, Marineland avait déjà envoyé des otaries à Valence en Espagne. Il restera donc encore une majorité de phoques et d'otaries à voir au parc animalier de Marineland.
Et les dauphins ?
Le combat de l’association One Voice s’est concentré sur les orques. À ce jour, on ne sait toujours pas où pourraient se retrouver ces grands mammifères marins. Plusieurs scénarios sont envisagés par les autorités et le parc animalier d’Antibes. Mais la loi de novembre 2021 concerne les cétacés, donc également les dauphins. Un délai de 5 ans est prévu pour les parcs, ce qui laisse jusqu’au 1ᵉʳ décembre 2026 pour s’organiser.
"On sait que des animaux partiront en Asie, car aucune solution de sanctuaire n'a été trouvée", redoute Muriel Arnal. Une destination possible car il existe une centaine de delphinariums en Chine. Là-bas, la question de maintenir des animaux en captivité ne se pose pas. C’est l’un des rares pays au monde qui continue à construire des tels parcs animaliers, comme l’Ocean Paradise situé sur l’île de Hainan.
Mais lorsqu'on évoque un possible départ des dauphins en Chine, la direction de Marineland répond que "ce n'est pas à l'ordre du jour." Par ailleurs, la loi ne précise pas d’éventuelles poursuites ou pénalités si les parcs ne se mettent pas en conformité d’ici 2026.
Dans le parc de Loire-Atlantique par exemple, "Planètes Sauvage" continuera à garder des dauphins en maintenant des programmes scientifiques de recherche. Des animaux capturés, dressés, nourris, soignés, exhibés qui seraient peut-être un jour transférés ailleurs ? La vie en captivité des animaux sauvages devient de plus en plus compliquée à gérer pour les parcs animaliers.