Ce 8 novembre 2022 est marqué par la journée nationale de la reconversion professionnelle. À Antibes, Vincent Tasselli illustre ce changement de vie. Il a tenté une nouvelle aventure en mai dernier et raconte la nouvelle voie qu'il a choisie.
Un matin de mai 2021, Vincent Tasselli n’arrive pas à se rendre à son travail. Il est professeur de littérature dans un collège de Cannes et à l'Université Côte d'Azur à Nice. Tétanisées, ses jambes ne répondent plus à sa volonté.
L’homme de 38 ans décide de s’asseoir au port d'Antibes. Il regarde vers l’horizon et une révélation lui est apparue : il est temps de changer et de réaliser une reconversion professionnelle pour redonner de l’intensité à sa vie.
"Je l’ai vécu comme une renaissance"
"Le déclic ? Le premier confinement lors de la crise du Covid-19. Je l’ai vécu comme une renaissance." Ces événements ont bouleversé la façon de travailler pour de nombreux Français et déclenché chez certains une envie de changer de métier, comme pour Vincent Tasselli.
Après 13 ans d’enseignement de la littérature, ce passionné de culture décide de tout plaquer du jour au lendemain. "Je me suis demandé quel était le lieu culturel où j’aimais vivre ? C’était le théâtre. Notamment à Anthéa à Antibes. J’ai décidé d’envoyer mon CV et une déclaration lyrique en guise de lettre de motivation", raconte-t-il avec amour.
Le pari a été gagnant. La direction a été conquise par la candidature de Vincent qui lui propose un poste d’agent d’accueil à Anthéa. "J’ai vite découvert que je n’étais pas le seul à être en reconversion ou bien sans les études spécifiques dans ce théâtre, cela m'a mis à l'aise", témoigne le trentenaire.
En parallèle, cette reconversion a permis à Vincent Tasselli de dégager du temps pour s’adonner à l’écriture. "C'est ma plus grande passion. Je rêve de devenir écrivain", s’exclame avec exaltation l'auteur qui signe chaque texte par Tristan Seneca, son nom d’artiste.
Un pari qui n'est pas sans risques
Cette nouvelle vie induit des changements dans la vie de tous les jours, notamment sur la fiche de paie. "On doit faire avec ! J’ai perdu un quart de mon salaire initial. Mais c’est une décision qui n’a pas été prise à la légère. Je perds en salaire mais je gagne beaucoup en qualité de vie", estime Vincent Taselli.
Je suis plus harmonie avec moi-même depuis cette reconversion.
Vincent Tasselli
La famille de l’écrivain en herbe n’a pas vu ce choix d’un bon œil. "Je viens d’une famille de cadre, la pilule a été un peu difficile à avaler", rigole Vincent.
"Une reconversion, ce sont des moments difficiles, de doutes et de peurs profondes. Il ne faut pas se leurrer", affirme l'agent d'accueil du théâtre Anthéa. Mais il reste optimiste. L'Antibois évoque qu'il faut vivre ces moments pour confirmer ce choix de reconversion.