Retrouvé mort dimanche 11 décembre 2022 le long de la RN 7 à Villeneuve-Loubet, un jeune homme de 19 ans s'est vraisemblablement fait renverser pendant qu'il conduisait une trottinette électrique. Des usagers dénoncent la dangerosité de la route. Un accident mortel supplémentaire alors que la pratique est déjà encadrée.
C'est un énième accident de trottinette mortel. Aux alentours de 13 heures, dimanche 11 décembre 2022, le corps d'un homme sans vie avec sa trottinette électrique a été découvert le long de la RN 7 à Villeneuve-Loubet. Il s'agit d'un jeune homme de 19 ans de nationalité guinéenne, selon le parquet de Grasse.
À ce jour, après l'intervention d'un expert accidentologue, les premières investigations conduisent à la piste d'une collision avec un véhicule durant la nuit de samedi à dimanche. Elle aurait été suivie d'un délit de fuite, comme nous l'a confirmé le procureur de la République de Grasse, Damien Savarzeix.
"La nuit, ici, ce n'est pas éclairé du tout !"
Un jour après cette découverte macabre, le long de la RN 7, les utilisateurs de la piste cyclable ne sont pas forcément surpris. "Je prends cette route 5 fois par semaine, assure un cycliste. La bordure n’est pas assez haute, une voiture qui dérape pourrait finir sur cette route. Il faudrait quelque chose de plus haut pour empêcher ça." Jeremy, lui, l'utilise pour faire ses trajets en trottinette. Depuis la construction de la piste cyclable, il est un petit peu plus rassuré. "Avant, je prenais le bus, mais maintenant, je reprends la trottinette. C’est quand même bien plus sécurisé depuis qu’il y a une voie séparée", déclare-t-il au micro de Christophe Carnino, journaliste de France 3 Côte d'Azur.
Pourtant, la sécurité n'est pas optimale, surtout la nuit. "J’évite de circuler la nuit, mais bon, ça m’arrive avec le travail alors je mets un gilet jaune. Dans ce cas-là, il vaut mieux monter sur le trottoir s'il y en a. Mais parfois malheureusement, la piste cyclable est dure à suivre et c’est assez dangereux", raconte Jeremy. De son côté, un cycliste dénonce le manque d'éclairage public pour la sécurité : "Je suis passé ici en voiture la nuit, ce n’était pas éclairé du tout. C’est vraiment dangereux !"
Des mesures pour encadrer l'utilisation des trottinettes
Avec le succès de la trottinette électrique, les accidents se multiplient. En 2021, 24 personnes ont trouvé la mort en France avec une trottinette électrique. Dans la région, plusieurs personnes ont trouvé la mort en chutant ou en étant percuté par une trottinette électrique ces derniers mois.
Pourtant, depuis 2019, le Code de la route encadre l'utilisation de ces deux-roues. L'article R412-43-1 précise qu'en agglomération les conducteurs de trottinette sont tenus d'utiliser les pistes cyclables.
En l'absence de celles-ci, il est possible de rouler avec sa trottinette sur les routes allant jusqu'à une limitation de 50 km/h ou en zone piétonne si la commune l'autorise. En dehors des agglomérations, la circulation est limitée aux voies cyclables.
Selon les territoires, il peut être possible, suivant une dérogation, de circuler sur les trottoirs mais aussi sur les routes allant jusqu'à 80 km/h soit possible. Dans ce cas, les conducteurs doivent porter un casque, des vêtements ou bandes réfléchissantes et être éclairés à l'avant comme à l'arrière.
Mais pour certains élus, ces règles ne sont pas assez strictes pour assurer la sécurité de tous. c'est le cas de Yves Juhel, le maire de Menton. Par arrêté du 15 novembre 2022, l'édile a fixé de nouvelles règles pour les conducteurs de trottinettes électriques, les obligeant à porter un casque, un gilet jaune, être éclairé et ne pas dépasser une vitesse de 25 km/h. À Cagnes-sur-Mer, la vitesse des vélos et trottinettes est limitée à 10 km/h sur le bord de mer. Avec plus de 2 millions d'engins en France, les autorités ont fort à faire pour contrôler l'utilisation des trottinettes électriques.