Le ministre de la Santé avait la semaine dernière expliqué que l'accès aux autotests allait "être facilité" pour les fêtes de fin d'année. C'est chose faite, jusqu'au 31 janvier 2022, les supermarchés sont autorisés à les vendre.
Les grandes surface réclamaient cette mesure, c'est désormais possible. À compter du 28 décembre, les supermarchés pourront vendre des autotests "à titre exceptionnel". Cette autorisation sera valable jusqu'au 31 janvier prochain.
"Dans le contexte d'une augmentation très forte du taux d'incidence et d'une demande d'examens et de tests de dépistage sans précédent depuis le début de la crise sanitaire, il y a lieu de diversifier les circuits d'approvisionnements et de ventes des autotests", a précisé l'exécutif dans son arrêté.
Pour la grande distribution, c'est une victoire
Sur les réseaux sociaux, certains patrons ont exprimé leur approbation. Michel-Edouard Leclerc, président du Comité stratégique des centres Leclerc, parle d'une "mesure juste et utile." Le PDG de Système U, Dominique Schelcher, a quant à lui salué l'initiative, en précisant qu'ils devraient être trouvables dans les rayons "à moins de deux euros" :
L'arrêté autorisant la vente d'autotests est paru ce matin. Nous allons les proposer à prix coûtant dans nos magasins dans les prochains jours. Voilà un service attendu par nos clients, tout comme les masques et les gels.https://t.co/UEuM9CjBw2
— Dominique Schelcher (@schelcher) December 28, 2021
Les autotests devraient arriver d'ici une dizaine de jours dans les rayons des grandes surfaces. Certaines enseignes, comme Carrefour, en avaient déjà commandé en mars. Les patrons de la grande distribution réclamaient de pouvoir en vendre depuis plusieurs mois. En pleine cinquième vague de coronavirus, ils étaient repartis en campagne, estimant que cela pourrait constituer une arme de plus pour lutter contre l'épidémie.
Ces tests coûtent aujourd'hui entre 4 et 5 euros l'unité en pharmacies. Lerclerc, Système U et Carrefour n'ont pas annoncé de prix de vente, mais ils affirment qu'ils les vendront à prix coûtant.
Pendant les fêtes dans les officines, la demande d'autotests été exponentielle. A l'échelle nationale, 58% des pharmacies se déclaraient en rupture de stock après Noël.
Pour les pharmaciens, "c'est une véritable incompréhension"
De leur côté, les pharmaciens militaient pour garder le monopole sur la vente de ces dispositifs médicaux. Les syndicats des pharmaciens se justifient par "leur rôle de conseil et la volonté de préserver le marché de la santé de la grande distribution."
Raphaël Gigliotti, Trésorier du syndicat des pharmaciens des Alpes-Maritimes (FSPF) rappelle : " l'Etat attend beaucoup de la profession depuis le début de la crise sanitaire, là, c'est l'énième problème qui s'ajoute au reste." Pour le professionnel, les autotests ne sont pas une simple marchandise à mettre en GMS [grandes et moyennes surfaces, NDLR]. Il répète "l'encadrement par un professionnel de santé est fondamental." Avant d'ajouter :
Nous allons continuer à donner des conseils aux clients s'ils reviennent avec un test positif car c'est notre métier, nous sommes des professionnels de santé, mais si les tests sont achetés dans les grandes surfaces, finalement c'est du travail non-rémunéré
Selon ce syndicat, près de 250 pharmaciens ne décolèrent pas face à cette mesure. Un courrier aurait été envoyé à l'ARS PACA en signe de protestation.
Au printemps, la grande distribution était persuadée que la France suivrait l'exemple de l'Allemagne, de la Belgique ou de la Suisse. Le ministère de la Santé avait préféré réserver la vente des tests aux pharmacies pour une meilleure information des utilisateurs.