"Avec l’IRM, on va voir tous les tissus mous qu’il y a dans les pieds" : quand les chevaux passent (eux aussi) des IRM

C'est une première dans la région. La clinique du cheval de Cagnes-sur-Mer propose des IRM pour les chevaux. Une technologie utilisée pour les êtres humains qui permet d'identifier plus précisément leurs blessures. Mais comment procède-t-on sur ces animaux lourds et imposants ?

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Il faut trottiner... malgré la douleur. Depuis plusieurs semaines, Tamboril du Vercol, un cheval de la brigade montée de Nice, boite du pied avant droit. Le vétérinaire Javier Munoz observe avec attention la démarche de son imposant patient. Difficile de déceler à l'œil nu sa blessure, mais le soigneur est certain qu'il ressent une gêne, une boiterie qui s'est installée depuis longtemps et qu'il faut soulager. 

À l’arrêt, il saisit le sabot du cheval, plie le tibia du cheval pour lui faire un test de flexion qui dure de longues secondes. Le cheval ne bouge pas. Il recommence avec la patte avant droite. L'animal se laisse faire.  

"On est en train de faire des tests de flexion, pour mettre en tension au niveau des articulations, notamment du pied et du mollet, et on va voir si avec cette flexion on aggrave ou pas cette boiterie", explique Javier Munoz.

Après ce premier diagnostic, le cheval se met à lever la patte droite, comme pour montrer qu'il s'agit bien de celle-là. Le vétérinaire, habitué au langage corporel des chevaux, sourit : "Oui, il nous dit que c'est celui-là !"

Pas d'anesthésie générale ou locale, seulement un calmant

Le cheval passe ensuite une IRM (imagerie à résonance magnétique), c'est le même principe que pour les hommes. Tenu en laisse par une policière de la brigade équestre, il s'approche sans rechigner d'un caisson qui va permettre de radiographier son pied. À la différence des êtres humains, il n'est pas allongé. Il avance son museau sur un coussin situé en hauteur pour se reposer tout en restant debout.

Pour immobiliser l'animal, pas d'anesthésie générale ou locale, il a seulement reçu un calmant. Une façon de le tenir éveillé en évitant tout écart brutal. Mais une dose de cheval ! Ces animaux peuvent peser 500 à 800 kilos pour les plus massifs.

Son sabot est immobilisé entre deux coussins bleus, on lui accroche un aimant autour du pied. Ce qui va permettre d'obtenir l'IRM. Une radio plus précise qui décèle d'autres pathologies que les cassures des os. 

Avec l’IRM, on va voir tous les tissus mous qu’il y a dans les pieds, notamment ses ligaments collatéraux profonds. C’est souvent la cause des boiteries chez les chevaux.

Javier Munoz, vétérinaire responsable de l'IRM

Il faut ensuite attendre 1h30 avant d'obtenir les résultats.

Une avancée technologique pour le bien-être du cheval

Seule une dizaine de centres possèdent une IRM pour les chevaux en France. Pour la brigade équestre niçoise, l’arrivée de cette machine à une dizaine de kilomètres de Nice est une petite avancée technologique au service du bien-être de l'animal. Auparavant, il n'y avait pas d'IRM à la clinique du cheval de l’hippodrome de Cagnes-sur-mer, il fallait se rendre à Toulouse ou à Lyon. Une démarche plus longue, plus coûteuse et fatigante pour les chevaux. 

C'est la seule clinique vétérinaire de la région PACA à être équipée de cette technologie. Et une bonne santé, comme chez les êtres humains, c'est gage d'un bon moral. Le responsable de la brigade équestre en est conscient. 

Pour nous c’est un outil incroyable ! Ça va permettre de faire des examens plus poussés quand on en a besoin pour voir d’où ça vient plus précisément et de pouvoir adapter une thérapie.

Sébastien Perignat, brigadier en chef responsable de la brigade équestre à la police municipale de Nice.

France 3 Côte d'Azur

Une aubaine pour Tamboril du Vercol, 17 ans, qui recevra des soins adaptés et pourra rapidement se remettre à trottiner. Cette fois, sans souffrir !

Article écrit avec Damian Cornette.

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