Cette habitante de Cagnes-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes a disparu en 1991. L'enquête a été classée sans suite mais un pôle spécialisé du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) a rouvert le dossier ce mois de septembre.
Marie-Hélène Audoye, 22 ans, représentante en pharmacie, est portée disparue depuis le 21 mai 1991. Plus de 30 ans après, sa disparition reste un mystère. Ce dossier réunit tous les éléments d'un "cold case", une affaire classée en Français.
L'affaire relancée
Depuis, Annie Audoye recherche sa fille sans relâche. Le premier mars dernier, l'espoir d'obtenir un jour la vérité est renforcé. Le nouveau pôle national dédié aux crimes en série et aux affaires non élucidées va reprendre le dossier.
Disparue entre deux rendez-vous, Marie-Hélène Audoye n'a plus donné signe de vie. Partie d'une pharmacie de Monaco, elle devait se rendre à Briançon, dans les Hautes-Alpes, une route longue et sinueuse.
"Elle avait laissé ce petit mot à la pharmacie : je repasse la semaine prochaine. Bisous." Explique sa mère.
Mais la jeune femme de 22 ans ne donnera plus de nouvelles et sa voiture n'a jamais été retrouvée. L'enquête concernant sa disparition laisse d'abord penser à un accident.
De très gros moyens sont déployés à l'époque pour la retrouver, sans résultats. Aucune trace malgré de nombreux avis de recherche et une récompense.
Les gendarmes et la justice ont fait vider le lac de Castillon qui se trouvait sur le trajet de Marie-Hélène. On loue des hélicoptères en cherchant la voiture. Mon mari descend dans les ravins avec des cordes et des grappins.
Annie Audoye, mère de Marie-Hélène
Des pistes abandonnées
Les pistes de l'enlèvement et du proxénétisme sont étudiées, sans succès et l'enquête s'enlise. La police judiciaire est finalement dessaisie au profit de la gendarmerie. Elle reprend le dossier et émet la thèse d'un crime passionnel.
Léopold Dol, ancien capitaine de gendarmerie de la section de recherche de Marseille s'occupait de l'enquête à ce moment : "Le compagnon de Marie-Hélène avait une relation extraconjugale avec une femme très jalouse.
Ma conviction personnelle, c'est que c'est lié à cette relation avec cette dame qui était capable de faire disparaître la jeune femme puisque nous avions des éléments tendant à prouver qu'elle avait commis des faits similaires dans une affaire criminelle dans la région parisienne."
Cette piste de la jalousie n'aboutit pas faute de preuve. En 2013, un non-lieu est ordonné par la justice et l'enquête s'arrête.
Pour la famille de Marie-Hélène c'est une annonce difficile à accepter, surtout pour sa mère : "C'était un peu comme si Marie-Hélène disparaissait une nouvelle fois parce qu'un non-lieu c'était plus d'enquête, on ne la recherchait plus." explique-t-elle.
Le parquet de Grasse a été dessaisi de l'affaire, relayé par le pôle national basé au tribunal judiciaire de Nanterre.
Maître Sophie Jonquet, avocate de la famille Audoye, était l'invitée du journal de France 3 Côte d'Azur en juin dernier à ce sujet :
240 dossiers côtoient dans ce pôle spécialisé celui de Marie-Hélène. A 77 ans, Annie Audoye espère qu'un témoin parle un jour pour enfin connaître la vérité sur la disparition de sa fille. Pour l'instant, seulement 37 enquêtes (sur 240 dossiers) ont été rouvertes depuis la création de ce pôle.
Une ligne une ligne téléphonique est consacrée à la recherche de sa fille : le numéro 04.92.91.06.23.