Le maire de Cagnes-sur-Mer contre l'ouverture d'une boutique de produits dérivés du cannabis

Le magasin s'est installé en centre-ville, à proximité d'un lycée. Le cannabidiol est autorisé à la vente en France depuis plus d'un an. Mais le commerce de dérivés du cannabis continue de faire polémique.

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Devant le rayon des infusions, Elisabeth hésite entre deux parfums. Ce sera finalement hibiscus pour cette tisane d'un genre particulier. Ce produit contient du CBD, ou cannabidiol. Le vendeur vient d'en vanter les vertus relaxantes. C'est d'ailleurs pour cela qu'Elisabeth, qui souffre du dos, l'a choisi.

Je prends des produits, il y a de l'opium dedans. Je me suis dis que ça, ce ne serait pas pire.


L'enseigne Satyva, installée en centre-ville de Cagnes-sur-Mer, propose une trentaine de produits différents : huiles essentielles, infusions, gélules, miel, tous contiennent du CBD, ou cannabidiol. 

Ce sont des produits 100% naturels, qui viennent de la plante du chanvre, mais qui n'ont pas d'effet psychotropes.


précise le responsable, Loic Ghibaudo. Le cannabis contient deux molécules bien distinctes : le cannabidiol, ou CBD, et le tétrahydrocannabinol ou THC. C'est le THC qui concentre les effets stupéfiants du cannabis, sa présence dans les produits à la vente est totalement interdite. Le CBD lui, en est dépourvu. Il n'est pas classé parmi les produits stupéfiants, et sa vente est désormais autorisée en France.

Mais le maire de Cagnes-sur-Mer continue de voir l'ouverture de ce commerce d'un très mauvais oeil à l'échelle de sa commune.

Cette boutique-là n'est pas la bienvenue à Cagnes-sur-Mer, c'est clair !

s'insurge Louis Nègre. "Le cannabiol et le cannabis, c'est, pour les gens, la même chose ! On a une contradiction interne très forte, dans ce pays : la lutte officielle contre le cannabis, et en même temps, on l'autorise -parce que c'est légal !" poursuit le maire.

La crise est telle qu'une réunion est prévue en mairie le 1er octobre prochain pour trouver une solution. Regardez le reportage complet tourné à Cagnes-sur-mer : 

La boutique de Cagnes-sur-Mer n'est pas la première à ouvrir dans la région, ni à faire polémique. La première s'est installée à Mandelieu La Napoule dès le mois de mai 2018. Mandelieu, Marseille, Antibes, si la vente est autorisée, elle est soumise à des conditions très strictes :
  • les variétés de chanvre cultivées doivent figurer sur la liste établie par les autorités sanitaires.
  • seules les graines et les fibres peuvent être utilisées. Les fleurs ont une teneur en THC trop importante.
  • la plante doit avoir une teneur en THC inférieure à 0,2%. Ce taux concerne bien la plante et non le produit fini, dans lequel la présence de THC est interdite.
Les règles en détail :
 
Un taux maximum de 0,2% de THC, c'est bien cette dernière condition qui est à l'origine du trouble autour de la vente des dérivés du cannabis.

Invité du 19/20 sur France 3 Côte d'Azur le 25 septembre, Christian Carrère, psychiatre addictologue, explique comment ce point de règlementation peut être contourné :

Certains vendeurs rajoutent du THC en disant : nous sommes dans la légalité ! Il y en à moins de 0,2% !


"Sauf que, précise le médecin, les 0,2% c'est au niveau du chanvre industriel. Le produit fini ne doit pas contenir la moindre trace de THC. Ils jouent sur cette ambigüité parce qu'avec un petit peu de THC, ils vont avoir des effets psychotropes qu'ils n'auront pas avec le cannabidiol."
 
Invité d'Henri Migout dans le 19/20 sur France 3 Côte d'Azur, Christian Carrère explique comment certains fabriquants de produits dérivés du cannabis détournent la règlementation. ©France 3 Cote d'Azur
A Marseille, deux vendeurs ont ainsi été condamnés à de la prison avec sursis et à des amendes, parce qu'ils faisaient commerce de produits finis contenant 0,2% de THC, mais aussi d'herbe et de fleurs.

Sans aller jusque-là, sachez que pour être totalement en règle, les fabriquants et revendeurs peuvent vanter les mérites relaxants de leurs produits, mais en aucun cas une quelconque vertu thérapeutique.
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