Le Prince Albert II de Monaco était ce lundi 12 juin à Villeneuve-Loubet dans les Alpes-Maritimes. Avec le maire Lionnel Luca, il a célébré les liens historiques remontant au Moyen-Age entre Villeneuve et la famille Grimaldi. Célébrer le passé, pour imaginer l'avenir.
En passant la porte de la salle des mariages de l'hôtel de ville avec son illustre invité, le maire, Lionnel Luca, met à sa façon les choses au point :
Nous n'allons pas nous marier... mais nous avons une union à célébrer !
Lionnel Luca, maire de Villeneuve-Loubet (06)
Quelques minutes plus tôt, le premier édile de Villeneuve-Loubet et le Prince Albert II de Monaco levaient ensemble le voile -un drapeau de Monaco-, sur le nouveau panneau installé à l'entrée du village : c'est officiel, la commune est "site historique Grimaldi de Monaco", célébrant les liens historiques forts qui lient le village azuréen à la Principauté.
La forteresse de Villeuneuve-Loubet, ancien fief des Grimaldi
Ces liens remontent au Moyen-Age. Avec comme acteur principal, un certain Rainier 1er. Le premier seigneur de Monaco, nommé amiral de France, sauve en 1304 la flotte royale de Philippe Le Bel contre les Flamands. En récompense, il se voit attribuer la seigneurie de Cagnes et la châtellenie du château royal de Villeneuve.
Après lui, son fils Charles puis son petit-fils Rainier II en hériteront. Pour remercier ce dernier de ses services, notamment militaire, la Reine Jeanne lui donna la seigneurie de Villeneuve au début des années 1360.
La forteresse de Villeneuve, cette place forte stratégique, est en fait sous le contrôle des Grimaldi pendant près d'un siècle.
Albert II de Monaco.
L'influence de la famille Grimaldi à Villeneuve-Loubet ne s'est pas arrêtée là. Elle passe aussi par une branche cousine des Grimaldi de Monaco, les Grimaldi d'Antibes.
En 1437, Pierre Lascaris époux de Catherine Grimaldi, fille de Georges Grimaldi, co-seigneur d'Antibes et de Cagnes, devient acquéreur du château de Villeneuve. D'importantes étendues de terre du Loubet appartiendront également aux Grimaldi d'Antibes et de Cagnes.
Les siècles passant, les liens changent de nature, mais sont toujours présents. Des parties de chasse d'Albert 1er sur les terres villeneuvoises au début du siècle, au parcours de la grande figure de la gastronomie française, Auguste Escoffier, né à Villeneuve-Loubet et mort à Monaco.
"Déjà, il avait anticipé !" s'amuse le maire Lionnel Luca.
Plus d'une centaine de sites historiques Grimaldi en France et en Italie
En adhérant à l'Association des sites historiques Grimaldi de Monaco, Villeneuve-Loubet rejoint la grande famille des anciens fiefs de la famille monégasque.
Beaucoup, c'est logique, se situent dans les Alpes-Maritimes. Menton, Roquebrune-Cap Martin, Cagnes-sur-mer, Grasse, Puget-Théniers, Peille, elles sont 41 dans le département.
Mais l'influence des Grimaldi s'est étendue jusqu'en Alsace, en Bretagne, en Corse, en Italie. L'association créée en 2015 compte aujourd'hui plus d'une centaine de membres.
Pas plus tard ce que week-end, ils étaient invités sur le Rocher pour leurs quatrièmes rencontres :
Cette association célèbre des liens historiques, mais c'est aussi une mise en réseau, pour célébrer le patrimoine de ces communes, envisager d'autres collaborations, artistiques ou économiques.
Albert II de Monaco.
Le maire de Peille, Cyril Piazza, qui préside l'association, le précise : "Il y a déjà le site internet, sur lequel chaque commune présente son histoire avec Monaco. La prochaine étape, ce sera d'avoir un QR code pour que les gens en visite dans ces communes puissent accéder à cette histoire et en découvrir les secrets."
La commune de Villeneuve-Loubet s'est déjà portée candidate pour accueillir la prochaine édition des Rencontres des Sites historiques Grimaldi.
Dans l'attente, au sein de la salle des mariages de l'hôtel de ville, on a procédé aux échanges de présents : au Prince Albert II, la médaille de la ville de Villeneuve-Loubet, au maire Lionnel Luca une statuette de François Grimaldi.
L'homme d'Etat génois s'empara au début du 13e siècle de Monaco pour y établir la dynastie des Grimaldi.
On le surnommait « le Rusé ».