Après deux mois d'audience, le verdict du procès du groupe djihadiste Cannes Torcy est tombé. 12 Cannois étaient jugés. Parmi eux, Ibrahim Boudina, qui projetait un attentat sur la Côte d'Azur, est condamné à 20 ans de prison. Les peines des Cannois vont de 1 à 20 ans de prison.
12 Cannois était jugés dans le procès de cette "cellule", considérée comme une des plus dangereuses de France, avant les attentats de 2015.
La peine la plus lourde est prononcée à l'encontre du Cannois Ibrahim Boudina, qui a passé seize mois en Syrie et qui était selon l'accusation "revenu pour commettre un attentat" sur la Côte d'Azur.
Les peines:
- Ibrahim Boudina: 20 ans de réclusion criminelle
- Rached Riahi, actuellement localisé en Syrie, est condamné à 20 ans, avec un maintien du mandat d’arrêt.
- Jamel Bouteraa, qui n'a passé qu'un mois en Syrie mais est accusé d'avoir "fait des repérages en vue d'une attaque contre des militaires", a été condamné à 18 ans.
- Meher Oujani: 13 années de réclusion criminelle
- Victor Guevara: 5 ans d’emprisonnement dont 3 ans avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve pour une durée de 3 ans
- Sydney Descoups: 7 ans d’emprisonnement
- Michaël Amsalem: 5 ans d’emprisonnement avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve pour une durée de 3 ans.
- Florian Lesoeur: 3 ans d’emprisonnement dont 1 an avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve pour une durée de 3 ans
- Zyed Tliba, ancien militaire qui avait gardé des liens avec son frère Abdelkader, condamné à 14 ans pour un séjour en Syrie, et Nizar Jabri, qui avait fréquenté la bande des Cannois, ont été acquittés.
- La plus petite peine de prison, d'un an, a été prononcée contre Sofien Hamrouni, qui avait conduit deux de ses copains qui partaient vers la Syrie à l'aéroport.
Tous les condamnés sont inscrits au FIJAIT, le fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes.
L'accusation avait demandé des "peines exemplaires", allant jusqu'à la perpétuité, contre une "filière redoutable", fruit du rassemblement des "frères" de Cannes (Alpes-Maritimes), sous les ordres de Jérémie Louis-Sidney, un chef violent "bouillant" de sa haine des juifs, tué lors de son interpellation, et de Torcy (Seine-et-Marne), autour de Jérémy Bailly, le fidèle lieutenant.
Plusieurs avocats ont estimé que la cour avait tenu compte de la diversité des profils des ces vingt hommes, issus de familles aisées ou ouvrières, originaires d'Algérie, du Laos ou de France, dont la moitié sont des convertis. Un sens de la "nuance" salué à l'issue de ce premier procès fleuve pour tenter de comprendre le "point de basculement" d'une jeunesse française dans la radicalité jihadiste.
Le premier d'une longue série, avant le procès du frère de Mohamed Merah à l'automne, puis ceux des acteurs et complices des tueries de 2015.