80 ans du débarquement en Provence : les corps de deux résistants de Cannes toujours recherchés

Dans de violents combats, deux résistants azuréens qui guidaient des parachutistes à Cannes ont perdu la vie. Les dépouilles de Francis Tonner et Henri Bergia, n'ont jamais été retrouvées. Elles pourraient être dans un cimetière varois, c'est ce qu'essaie de savoir Françoise Tonner, la nièce du résistant cannois.

Nous sommes en août 1944 et la France vit aux heures des Débarquements. Un peu plus de 2 mois après celui de Normandie, les premiers soldats américains de l’opération Dragoon viennent d'arriver dans le sud de la France. L’assaut militaire commence par la mer et se poursuit dans les airs.

Francis Tonner et d’autres membres de la résistance locale sont morts au combat, lors de la libération de Cannes.

80 après reste une stèle au rond-point de la résistance à Cannes qui est fleurie chaque année.

Si la stèle est bien là, la famille aimerait bien pouvoir inhumer leur aïeul avec une sépulture sur laquelle son nom ainsi que la mention "mort pour la France" apparaîtrait.

Il mérite d'avoir FRANCIS TONNER 1920-1944 MORT POUR LA FRANCE. Ce serait la moindre des choses.

Françoise Tonner, nièce du résistant Francis Tonner

Tout est parti d'une lettre envoyée à la famille en 2018 par un médecin légiste Jean-Loup Gassend. Il lui apprend qu'il aurait retrouvé la trace de son aïeul dans un cimetière militaire varois.

Je n'ai jamais imaginé que leurs corps pourraient être quelque part mais il aurait été récupéré par l'armée américaine pour atterrir à Boulouris.

Françoise Tonner, nièce du résistant Francis Tonner

Depuis la réception de cette lettre commence alors des années d’échanges entre la famille Tonner et les administrations américaines et françaises pour faire identifier, par ADN, et à ses frais, les ossements de son oncle.

En décembre 2021, elle reçoit un courrier du ministère des armées françaises qui lui annonce que ce ne sera pas possible pour plusieurs raisons dont la violation de sépulture et l'impossibilité de trouver de l'ADN 80 ans après.

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Pour Jean-Loup Gassend, le médecin légiste Suisse à l’origine de cette recherche, cette réponse est incompréhensible.

En France, on dit qu'on est le pays des droits de l'homme, mais quand on voit qu'on est pas prêt à identifier des gens qui sont morts pour la France, en plus aux frais des familles c'est un comble !

Jean-Loup Gassend, médecin légiste à l'origine de cette recherche d'identification

À ce stade, le seul espoir de la famille de ce résistant reste à faire-valoir un autre exemple d'exhumation de la dépouille d’un soldat inconnu tombé lors de la 1ʳᵉ Guerre mondiale. Elle a eu lieu en 2018 après plus de 10 ans d'attente.

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