Jusque dans les années 1970, le monokini était interdit sur les plages de France et plus particulièrement de Saint-Tropez. Deux reportages publiés sur le site de l’INA montre la gêne des vacanciers à l’apparition de cette nouvelle tenue.
En 1964, dans le journal Le Monde, on pouvait lire « Le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets de rappeler aux maires qu’il ne leur appartenait pas d’autoriser le port du monokini. Ce maillot de bain, [précise-t-il], constitue un outrage public à la pudeur qui relève de l’article 330 du code pénal ».
Outrage à l'ordre public
Pourtant, comme on le voit dans le savoureux reportage ci-dessus tourné le 29 juillet 1964, certaines « rebelles » décidaient de montrer leurs seins « entre deux patrouilles de police ». Les femmes seins nus sont décrites avec pudeur par un journaliste qui les trouve « non-conformistes » et qui, dans un langage désuet, explique qu’elle se font clairement « reluquer » : « Tout corps plongé dans l’eau suscitant de bas en haut un intérêt inversement proportionnel à l’importance du maillot, la nage sur le dos revient à l’honneur. » Apparaît alors à l'écran un homme en maillot, torse nu évidemment, qui scrute les fonds marins avec un masque dans le seul but d’apercevoir une paire de seins.Des patrouilles jusque dans les années 1970
Quelques années plus tard, à Saint-Tropez toujours, 1968 est passé par là. Un reportage montre de 1970 montre que le monokini est désormais adopté par certaines plagistes mais il reste interdit par décret.Quand un agent passe « nous nous retournons, nous nous remettons sur le ventre », explique une adepte des seins nus. Mais il leur enjoint de remettre leur maillot.
Des critères moraux, mais pas seulement
Aux questions du journaliste, on sent que l’embarras est toujours bien là : « Montrer votre poitrine ça ne vous gêne pas ? Est-ce que ça gêne les autres vous pensez ? Est-ce que vous avez l’impression d’être indécente ? » Des mères de famille interrogées jugent le monokini « vraiment honteux ».Un homme d’un certain âge tranche le débat : « ça ne me dérange pas à condition qu’elles aient une belle poitrine et qu’elles soient belles »