Le maire de Cannes reproche à certains restaurateurs de sa commune d'avoir pratiqué des prix abusifs durant la tenue du MIPIM (Marché international des professionnels de l'immobilier) en mars dernier.
Le 27 mars dernier, David Lisnard, le maire cannois a adressé un courrier au président de l'UMIH 06, l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie des Alpes-Maritimes : "De nombreux clients du MIPIM, qui fréquentent Cannes à d'autres moments de l'année, ou sont arrivés quelques jours avant, nous ont indiqué avoir constaté des augmentations significatives sur les tarifs pratiqués par des restaurants pendant cet événement majeur."
Je souhaite à nouveau attirer votre attention sur les dérives tarifaires de certains établissements .
David Lisnard, maire de Cannes
Le premier édile précise, dans son courrier, que la société RX, organisatrice des 5 congrès internationaux dont le MIPIM, avait insisté sur ce problème lors de la réunion annuelle des partenaires cannois qui s'est tenue le 7 février dernier.
La salade peut être à 25 euros. Quand on se fait une petite salade rapide, ça fait beaucoup. C'est très bon, mais c'est cher.
Une congressiste
"La Mairie et son palais des festivals déploient d'importants moyens pour développer la destination" poursuit le maire cannois "Or, tous ces efforts peuvent être mis à mal au regard des comportements d'une minorité de restaurants".
"Il tire toujours sur nous, jamais sur les hôteliers"
"Il", c'est le maire de Cannes. Cette propriétaire d'un établissement près du Palais des Festivals est furieuse, rapporte France Bleu Azur. "Il veut la peau des restaurateurs. Il tire toujours sur nous, jamais sur les hôteliers. Les prix des commerçants sont libres. Ils sont affichés à l'entrée des restaurants. S'ils vous conviennent, vous entrez, sinon vous allez ailleurs."
Pourtant, en 2022, Cannes a été désignée meilleure destination mondiale pour l'organisation d'événements professionnels par les World Travel Awards. Selon Thomas de Pariente, adjoint en charge du Tourisme et de l'événementiel, cela signifie bien que "les restaurateurs dans leur ultra majorité travaillent bien et permettent qu'une telle désignation arrive". "C'est justement parce qu'il y a des pratiques isolées totalement nuisibles qu'il faut immédiatement couper court à ce type de pratiques parce qu'elles nuisent aux restaurateurs et à toute la destination."
Le destinataire du courrier municipal, le président de l'UMIH 06, l'union des métiers des industries de l'hôtellerie des Alpes-Maritimes, rappelle que la réglementation permet la libre fixation du prix, et impose l'obligation de son affichage.
Nous sommes pour la stabilité des prix parce que nous travaillons en proximité, et nous n'avons aucun pouvoir de coercition.
Alain Lahouti, président de l'UMIH06
Bref, les prix sont connus et affichés. Si la plupart des restaurateurs nient gonfler leur prix durant les congrès et les festivals, certains élargissent leur carte, comme David Baruk propriétaire d'un établissement à quelques encablures du Palais des Festivals. Il constate que les événements professionnels, comme le MIPIM, amène une clientèle à fort pouvoir d'achat, et il "agrémente la carte avec des produits qu'il ne pourrait pas vendre toute l'année, à savoir des grands crus et des viandes nobles". Ce restaurateur n'est pas favorable aux prix à géométrie variable "car même s'il y a les congrès, il reste les Cannois " !