L'homme qui a mortellement percuté le gendarme Éric Comyn à Mougins lors d'un refus d'obtempérer indique aux enquêteurs ne pas l'avoir "vu sur la chaussée" et avoir été "pris de panique". À la fin de sa garde à vue ce mercredi 28 août après-midi, il a été déféré au parquet de Grasse, qui souhaite le mettre en cause pour meurtre.
L'homme de 39 ans a-t-il volontairement percuté Éric Comyn à Mougins (Alpes-Maritimes) ? C'est à cette question que souhaite répondre le parquet de Grasse. Dans un communiqué, le ministère public annonce que le conducteur a été déféré "en vue de l'ouverture d'une information judiciaire" pour meurtre et refus d'obtempérer.
Ouverture d'une information judiciaire
L'ouverture de cette procédure occasionnera la saisie d'un juge d'instruction par le procureur de la République, qui dirigera ensuite les investigations pour faire toute la lumière sur la mort du gendarme.
Pendant le temps de l'enquête, le procureur de la République de Grasse, Damien Savarzeix, souhaite placer le conducteur en détention provisoire. C'est ensuite un juge qui décidera de prononcer, ou non, cette mesure.
Lundi 26 août vers 20h40, Éric Comyn, père de famille de 54 ans et gendarme, a été mortellement fauché par l'automobiliste mis en cause. En garde à vue, ce dernier explique l'avoir percuté "involontairement et, pris de panique, avoir quitté les lieux. Il affirme n’avoir pas vu le gendarme sur la chaussée", rapporte le parquet de Grasse.
"Panique" et homicide "involontaire" selon le conducteur
Il affirme donc avoir "involontairement" renversé le gendarme, alors qu'il tentait d'échapper à un contrôle d'alcoolémie près de l'A8, à Mougins. Arrêté plusieurs heures plus tard près du commissariat de Cannes, il a été contrôlé positif, sans que le taux d'alcool n'ait été communiqué.
Une première expertise psychiatrique conclut que l'homme est pénalement responsable de ses actes, et donc accessible aux suites judiciaires qui pourraient intervenir.
Lors d'un hommage rendu à son mari sur la commune de Mandelieu-la-Napoule, Harmonie Comyn regrettait un "laxisme" de la justice. "Je remercie ma tendre France d'avoir tué mon époux", a-t-elle affirmé, le cœur lourd.
Si le le conducteur, originaire du Cap-Vert, est finalement jugé pour "meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique", il risque la réclusion criminelle à perpétuité. On ne parle plus alors d'un délit, mais bien d'un crime.