La justice a décidé de maintenir en détention à Grasse le financier suisse Alexander Studhalter, soupçonné d'être le prête-nom du milliardaire russe Souleïman Kerimov au centre d'une enquête pour blanchiment sur la Côte d'Azur.
La justice a décidé de maintenir en détention à Grasse le financier suisse Alexander Studhalter, soupçonné d'être le prête-nom du milliardaire russe Souleïman Kerimov au centre d'une enquête pour blanchiment sur la Côte d'Azur, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Le placement en détention le 12 janvier, dont M. Studhalter avait fait appel, a été confirmé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence selon une information révélée par Nice-Matin.
Alexander Studhalter, issu d'une famille ayant fait fortune dans l'outillage professionnel avec la marque Hilti, jugeait pour le moins surprenant d'être brusquement placé en détention provisoire alors que la procédure, qui a vu notamment une première mise en examen annulée, dure depuis deux ans et demi.
Une suspicion de fraude fiscale
M. Studhalter est mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale. La justice le suspecte d'être le prête-nom pour des acquisitions immobilières effectuées en réalité par M. Kerimov au Cap d'Antibes à des montants manifestement sous-évalués.
Parmi les acquisitions litigieuses figure la villa "Hier" déclarée à 35 millions d'euros mais dont l'acte saisi par la police et signé par le financier suisse évoque la somme de 127 millions d'euros.
Au total, la justice estime que le montant de l'argent clandestin entré en France depuis la Russie pourrait être compris entre 500 et 750 millions d'euros.
M. Kerimov avait été mis en examen le 23 novembre pour blanchiment aggravé de fraude fiscale. En décembre, il avait échappé à l'incarcération au prix d'une caution s'élevant à 40 millions d'euros qu'il a versé mi-janvier.
Malgré un contrôle judiciaire lui imposant de demeurer à Nice, il a été autorisé le week-end dernier à faire un aller-retour en Russie pour se rendre au chevet d'un membre de sa famille.
Au total, 13 personnes, dont un certain nombre de professionnels locaux de l'immobilier, sont mises en examen dans une vaste enquête qui avait débuté fin 2014 autour de l'achat de propriétés de grand luxe sur la Côte-d'Azur.