La cellule islamiste démantelée ce week-end pour partie à Cannes était d'une extrême dangerosité d'après le procureur de la République de Paris. Les suspects avaient de quoi fabriquer des engins explosifs.
La garde à vue des douze suspects est exceptionnellement prolongée un cinquième jour pour "prévenir tout risque d'une attaque terroriste en France", a expliqué le procureur de la République de Paris François Molins.
La cellule islamiste démantelée ce week-end avait stocké des éléments utiles à la fabrication d'engins explosifs dans un box à Torcy (Seine-et-Marne). Une cellule d'une "extrême dangerosité", selon le procureur de Paris. Il n'a pas exclu que d'autres suspects soient toujours en fuite et que les découvertes faites à Torcy puissent être suivies "d'autres de même ordre".
Les suspects presque tous réunis à Cannes mercredi dernier
Les douze suspects étaient presque tous réunis à Cannes, il y a une semaine, mercredi 3 octobre, pour une réunion dans un appartement placé sous surveillance par la police. A l'issue de cette réunion, plusieurs membres du groupe sont remontés à Paris d'une manière qui a semblé précipitée à la DCRI, une agitation inquiétante qui a décidé les enquêteurs à lancer l'operation de samedi en prévention d'un éventuel "passage à l'acte", selon une source proche de l'enquête.
Le procureur a relevé que les auteurs de l'attaque contre une épicerie casher de Sarcelles (Val-d'Oise) étaient peut-être toujours en fuite. "A ce stade des investigations, si deux des organisateurs des faits commis à Sarcelles le 19 septembre dernier semblent avoir été interpellés, il n'est pas établi que les deux individus ayant perpétré l'attentat en lançant la grenade défensive dans l'épicerie ont été appréhendés", a-t-il dit.
Prolongation exceptionnelle des gardes à vue
La prolongation des douze gardes à vue pour une cinquième journée s'appuie sur le code de procédure pénale qui autorise une garde à vue jusqu'à six jours notamment dans le cas d'"un risque sérieux de l'imminence d'une action terroriste" en France ou à l'étranger. C'est la seconde fois que cette mesure exceptionnelle est décidée depuis son entrée en vigueur en 2006, mais c'est la première fois que le risque d'action terroriste imminente est invoqué pour la justifier.
Entendus par la police antiterroriste, les suspects "ne se montrent pas coopératifs du tout", a indiqué une source proche du dossier. "Au cours des trois semaines qui ont précédé les interpellations des membres de ce groupe, les surveillances, physiques et téléphoniques, ont montré qu'ils faisaient preuve, dans leur ensemble, d'une extrême mobilité, d'une extrême prudence et d'une extrême activité", selon une source proche du dossier.