Le Festival de Cannes, qui s'achève ce dimanche, a apporté son lot de rires, de larmes, de flops et de chocs. Flashback sur quelques-uns des moments forts d'une 68ème édition, plutôt tranquille.
"Le Fils de Saul" crée le choc
Après une ouverture à tonalité sociale avec le film d'Emmanuelle Bercot sur la délinquance juvénile, "La Tête haute", puis le tonnerre mécanique du blockbuster "Mad Max: Fury Road", c'est "Le Fils de Saul", du Hongrois Laszlo Nemes qui a créé le premier choc du festival.Le jeune cinéaste de 38 ans filme l'horreur des camps à travers le regard d'un membre des Sonderkommandos, ces Juifs forcés à collaborer à la solution finale.
La caméra suit Saul (Géza Röhrig) au plus près dans sa tâche monstrueuse, au four crématoire. Sans jamais montrer les victimes. Et avec une bande-son qui restitue l'indicible: les cris, les ordres hurlés, les gémissements...
Moretti qui fait pleurer...
Avec un sujet universel, la mort d'une mère, Nanni Moretti a une nouvelle fois fait pleurer la Croisette près de quinze ans après "La Chambre du fils", Palme d'Or en 2001. Cette fois, dans "Mia Madre" l'Italien décrit la crise existentielle d'une réalisatrice, joué par Margherita Buy, confrontée à la mort de sa mère. Les critiques français ont aimé ce film qui mêle rires et larmes, les anglo-saxons un peu moins. Mais Moretti, qui fut Palme d'or et président du jury, est un peu "a casa" à Cannes....et Vincent Lindon qui pleure
Autre émotion, celle de Vincent Lindon qui n'a pu retenir ses larmes face aux dix minutes d'ovation qui ont suivi sa prestation dans "La loi du marché", du Français Stéphane Brisé. L'acteur incarne un chômeur qui après plusieurs tests d'embauche et humiliations, accepte un poste de vigile dans un supermarché. Très juste dans le rôle, Vincent Lindon est un prétendant sérieux au Prix d'interprétation masculine.Gus Van Sant déçoit
Pourtant très attendue, "La Forêt des songes", de l'Américain (déjà Palme d'or) Gus Van Sant, avec Matthew McConaughey et Naomi Watts, a fait un flop sur la Croisette. Cette histoire de deux hommes, un Américain et un Japonais, partis se suicider dans une forêt au pied du Mont Fuji a même provoqué les huées des spectateurs. Et des critiques à l'avenant.Cate Blanchett enthousiasme
Cate Blanchett en beauté fatale lesbienne a enthousiasmé les festivaliers dans "Carol", romance élégante de l'Américain Todd Haynes qui se déroule dans l'Amérique puritaine des années 50. L'interprétation a valu à l'actrice australienne une pluie de louanges au point que l'on parle d'un prix d'interprétation pour elle, voire d'une double récompense qui associerait sa partenaire à l'écran, Rooney Mara.- Retrouvez notre page spéciale Festival de Cannes 2015.