Monument du cinéma français, l'acteur Michel Piccoli, célèbre pour ses rôles dans "Le mépris", "Les choses de la vie" ou, plus récemment, "Habemus papam", est décédé le 12 mai à l'âge de 94 ans. Le festival de Cannes et lui : une longue histoire.
"Michel Piccoli s'est éteint le 12 mai dans les bras de sa femme Ludivine et de ses jeunes enfants Inord et Missia, des suites d'un accident cérébral", indique ce communiqué transmis à l'AFP par Gilles Jacob, ami de l'acteur et ancien président du Festival de Cannes.Sur son compte Twitter, il publie avec sobriété :
Révélé par "Le Mépris" de Godard (1963), où il forme un couple de légende avec Brigitte Bardot, l'acteur a promené son physique de séducteur aux sourcils broussailleux dans plus de 150 films.MICHEL pic.twitter.com/zNMpZmtzMT
— gilles jacob (@jajacobbi) May 18, 2020
L'affiche du festival de 2016 lui rendait hommage :
.@Festival_Cannes dévoile la (sublime) affiche de #Cannes2016, avec #Piccoli, #LeMepris, #Godard & #Malaparte pic.twitter.com/2KHE3kj6wF
— Ministère de la Culture (@MinistereCC) March 21, 2016
1967
C'est en 1967 que cet acteur au physique déjà de séducteur fait ses premiers pas sur la Croisette. C'est pour "mon amour mon amour" de Nadine Trintignant. Un film en compétition officielle.Il rencontre à Cannes Luis Buñuel avec qui il tourne cinq films, dont Belle de jour.
1970
Comédien fétiche de Claude Sautet, il l'accompagne sur la Croisette en 1970 pour "Les Choses de la Vie".1973
C'est son rôle dans "La Grande Bouffe" de Marco Ferreri qui marquera l'un des plus gros scandales du festival de Cannes, en 1973. Il y incarne un participant à un séminaire gastronomique se transformant en orgie scatologique et nihiliste.1978
1980
Michel Piccoli obtient le prix d'interprétation pour son rôle dans "Le Saut dans le vide" de Marco Bellochio.
1991
"La Belle Noiseuse" de Jacques Rivette, dans lequel il joue un peintre vieillissant, remporte le Grand Prix du Jury 1991. Le film lui vaudra sa quatrième nomination aux César, mais il ne remportera jamais de statuette.
2002
2005
En tant que réalisateur, il présente à Cannes sa troisième réalisation "C'est pas tout à fait la vie dont j'avais rêvé".
2011
En 2011, dans le "Habemus Papam" de Nanni Moretti, il incarne un évêque en plein doute existentiel au moment de sa nomination papale.À 85 ans, il rate de peu le prix d'interprétation à Cannes.L'hommage des organisateurs du Festival :
"Toutes ces années de cinéma, la magistrale présence de Michel Piccoli nous a si bien accompagnés....Grand vide. Immense tristesse".
Toutes ces années de cinéma, la magistrale présence de Michel Piccoli nous a si bien accompagnés... pic.twitter.com/3uzPp9AA7O
— Festival de Cannes (@Festival_Cannes) May 18, 2020
Le maire de Cannes, David Lisnard a réagi en ces mots : "il aimait dire "j'ai joué à avoir plusieurs vies". Des vies qui ont accouché d'un destin artistique qu'il mettra en page, avec la collaboration de Gilles Jacob, dans un livre publié en 2015 sous le titre - J'ai vécu dans mes rêves. - La vie s'éteint mais le rêve continue.
Merci Piccoli. "