Cinq semaines après la controverse au festival de Cannes autour du film "Mektoub My Love: Intermezzo" et de sa fameuse scène de cunnilingus de 13 minutes, le réalisateur niçois Abdellatif Kechiche a proposé à l'actrice Ophélie Bau d'en modifier le montage, dans une lettre adressée à son agent.
"Mektoub My Love: Intermezzo" n'a toujours pas de date de sortie et pour cause. Le film d'Abdellatif Kechiche fait encore polémique. C'est sa sa fameuse scène de cunnilingus de 13 minutes qui fait une nouvelle fois la une.
Le cinéaste originaire de Nice vient de sortir de son silence dans une lettre adressée à Elisabeth Tanner, l'agent de l'actrice, et transmise à L'Express lundi.
J'invite volontiers Ophélie à la table de montage pour me signifier précisément ce qui choque sa pudeur et je m'engage, dans la mesure du possible, à éliminer dans le montage du film les plans qui la gêneraient encore.
Et d'ajouter : "Ce n'est après tout que du cinéma".
Le maintien au montage, dans sa durée longue de 13 minutes, d'une scène de cunnilingus est à l'origine du schisme entre le cinéaste et son actrice. Kechiche ne lui avait pas accordé le droit de visionner le film avant sa diffusion.
13 minutes de cunnilingus
Dans sa lettre, Kechiche affirme qu'"Ophélie (Bau) a en toute conscience accepté pleinement son rôle dans mes films et à aucun moment n'a manifesté la moindre gêne quant à sa nudité ni à la dimension érotique de certaines séquences".
Le soir de la projection officille à Cannes, Ophélie Bau avait monté les marches avec l'équipe du film, mais n'était pas restée pour assister à la projection. Lorsque les lumières se sont rallumées, visiblement ému et embarrassé, le réalisateur avait quitté la salle précipitamment en lançant: "Je m'excuse de vous avoir retenus sans vous prévenir et voilà... je m'en vais".
Le lendemain, toujours pas d'Ophélie Bau à la conférence de presse, où l'atmosphère était électrique, le service de presse du film prétextant un tournage.
e réalisateur est reparti bredouille de Cannes.
Abdelatif Kechiche dénonce enfin une "conspiration contre (lui)" dont le Syndicat des agents artistiques français", présidé par Elisabeth Tanner, est "le principal instigateur".
Une accusation fermement rejetée par l'intéressée. "Nous n'avons fait aucune déclaration publique à propos ou à l'encontre du film ou des conditions de tournage. Il est donc particulièrement surprenant de vous voir prétendre aujourd'hui à un complot, une conspiration."
- Avec AFP