Depuis ce vendredi 9 novembre, un hôtel de luxe de Cannes accueille pour la 2e année consécutive un salon international de l'émigration et de la propriété de luxe, destiné aux grosses fortunes désireuses d'obtenir une nouvelle nationalité par l'investissement ou de mettre leur patrimoine à l'abri.
Pour assister au salon international de l'émigration et de la propriété de luxe (IELP) qui se tient ces 9 et 10 novembre à Cannes, il faut débourser 1 000 dollars... Un peu cher mais le thème n'y peu étranger. C'est un salon un peu particulier, qui "vise uniquement un public ciblé, environ 60 entreprises de trente pays et 500 visiteurs", précise l'organisateur.
Sont présents dans un palace de la Croisette : banques privées, consultants financiers, promoteurs d'immobilier de luxe et cabinets de juristes et d'immigration.
Pour l'Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne connue par son acronyme Attac (ou ATTAC), il s’agit plutôt "d’un salon à destination des millionnaires pour les inciter à prendre une nationalité dans un paradis fiscal, dans l’objectif d’échapper à l’impôt (technique dite des « visas dorés »).
Le but sur salon ?
Les participants pourront s'instruire sur "la déclaration de revenus et de patrimoine dans l'Union européenne, aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne et d'autres pays développés", comment y enregistrer une société, y ouvrir un compte, ou se renseigner en matière d'"optimisation fiscale" selon le site.
L'avis du maire de Cannes :
Le Parti communiste local a dénoncé la tenue d’un congrès où "l’on vend des visas dorés". David Lisnard, le maire de Cannes a lui-même invité les organisateurs à "émigrer vers une autre destination " :
Direct@davidlisnard à propos du Salon International de l’Emigration et de l’Immobilier de Luxe : « J’apprends la tenue de ce salon. Les salons se déroulant dans des lieux privés ne sont pas soumis à autorisation de la Préfecture ou de la Ville. Heureusement ! »
— Cannes (@villecannes) 8 novembre 2018
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Environ 90 pays proposent des passeports ou "visas dorés", dont plusieurs de l'Union européenne, comme le Portugal ou Malte, ou encore des juridictions comme les Bahamas
ou les Emirats Arabes Unis, selon l'OCDE qui s'est inquiété en février que cela puisse servir à blanchir de l'argent ou frauder le fisc.
- Avec AFP