Thales Alenia Space, numéro deux des satellites en Europe, compte supprimer 270 emplois en France, soit un peu plus de 6% des effectifs de 4.300 dans l'Hexagone. 146 seraient supprimés à Cannes sur un effectif de 1.900. Les départs se feraient sur la base du volontariat et selon des mesures d'âge.
Sur ces 270 emplois, 146 seraient supprimés à Cannes (pour un effectif de 1.900) et 124 (pour un effectif de 2.400) à Toulouse à l'horizon 2015, selon les projets de la direction présentés mercredi en comité central d'entreprise.Les postes seraient supprimés sur la base du volontariat et grâce à des mesures d'âge.
La direction de la coentreprise du Français Thales et de l'Italien Finmeccanica justifie ces suppressions d'emplois par un carnet de commandes qui n'est plus à la hauteur et la nécessité de rétablir rapidement la compétitivité du point de vue des coûts mais aussi de la technologie, ont rapporté les mêmes sources.
Ces projets n'ont pas surpris les représentants du personnel. Ils sont en ligne avec une présentation faite le 20 janvier au niveau du groupe Thales et avec un plan d'amélioration de la compétitivité annoncé dans ses grandes lignes le 6 décembre.
La direction faisait alors "le constat du manque de compétitivité technique et financière" qui freinait Thales Alenia Space pour remporter les appels d'offres, notamment sur les satellites de communication.
Thales Alenia Space (TAS) n'est pas parvenu ces dernières années à atteindre son objectif de vendre trois satellites de communication par an, dit un connaisseur de l'entreprise.
Thales Alenia Space emploie 7.500 personnes en France, Italie, Espagne, Belgique, Allemagne et Etats-Unis, selon son site internet. Laurent Faure, délégué syndical central de la CFE-CGC, reproche à la direction de ne pas communiquer ses intentions sociales pour les pays autres que la France.
Il lui impute aussi de ne pas justifier le chiffre de 270 et de ne pas avoir mis en place de gestion prévisionnelle des emplois, ce qui la conduit aujourd'hui à recourir aux suppressions de postes, dit-il.
Il reconnaît que "l'adaptation des effectifs à la charge, c'est pas quelque chose d'idiot". Mais "la question que tout le monde se pose", c'est de savoir si ces 270 suppressions de postes pourraient en annoncer d'autres, dit-il. Le grand rival de TAS, Astrium (Airbus group) prépare un plan de suppressions d'emplois dans le cadre de la restructuration décidée par sa maison mère pour rapprocher ses activités spatiales et défense (Astrium et Cassidian).
Selon le projet de la direction, Astrium devrait dans les trois ans réduire ses effectifs en Europe de 2.470 salariés sur 17.000, dont 1070 en France.