Les 29 et 30 janvier, la LPO organise un comptage national des oiseaux des jardins. Cette opération, à la portée de tous, vise à observer si les oiseaux se comportent toujours de la même manière d'années en années.
Vous avez une âme d'ornithologue ? Ou vous appréciez simplement passer du temps en extérieur, même au mois de janvier ? La Ligue pour la Protection des Oiseaux vous propose une activité pour le week-end du samedi 29 et dimanche 30 janvier. Pendant une heure, chacun peut observer dans son jardin ou sur son balcon les oiseaux qui passent par là.
La LPO préconise de commencer l'observation en fin de matinée ou en début d'après-midi car les oiseaux sont plus actifs lorsque la température est plus clémente. Une fois installé dans un jardin, privé ou public, ou sur un balcon ou une terrasse, l'objectif est de compter et noter les oiseaux posés.
La LPO donne une astuce pour éviter de compter deux fois le même oiseau : conservez au final uniquement le nombre maximal d’oiseaux de la même espèce observés en même temps.
Cela permet aux gens de se rendre compte qu'il n'y a pas que des pigeons et des moineaux dans leur parcs.
Marjorie Poitevin, responsable du programme
En PACA, des mésanges, des fauvettes... et des perruches
En région PACA, on trouve beaucoup de fauvettes à tête noire. "Elle est habituellement présente partout en France mais en hiver, les individus du Nord migrent en Afrique tandis que ceux du Sud restent là où il sont", décrypte Marjorie Poitevin, responsable du programme à la LPO.
Attention à ne pas se méprendre, si le mâle a bien une tête noire, la femelle, elle, aura une calotte marron.
En haut du classement pour la région, on voit que, comme dans le reste de la France, les oiseaux les plus communs sont le rouge-gorge, la mésange charbonnière et la mésange bleue.
Marjorie Poitevin indique que cette année, il faudra ouvrir l'oeil pour voir si l'on aperçoit des pinsons du Nord, une espèce "en forte abondance par rapport aux années précédentes". Cet oiseau qui vient du Nord de l'Europe vient passer l'hiver en France.
La spécialiste admet qu'il est "toujours difficile de trouver une raison sure" pour expliquer une plus forte présence d'une année sur l'autre. Elle émet l'hypothèse d'une reproduction massive au printemps dernier qui aurait entraîné un manque de ressource alimentaire et donc créé un afflux d'individus de pinsons du Nord en migration vers le Sud, pour trouver à manger.
Il sera également possible d'observer des oiseaux qui n'auraient, en théorie, rien à faire là.
C'est le cas des capucins bec de plomb et des perruches à collier. Les capucins sont des oiseaux venus d'Asie. Il y a une vingtaine d'années, certains individus se seraient échappés d'une volière près de Nice et depuis, ils continuent de virevolter sur la Côte d'Azur.
Pour les perruches, il est encore une fois difficile de donner une raison pour leur présence locale mais Marjorie Poitevin indique que leur présence est observée partout en France, notamment depuis qu'un premier groupe de population s'est échappé à l'aéroport de Roissy, près de Paris, il y a quelques années.
Si elles sont très amusantes à regarder - leur robe verte et orange détone des autres espèces -, la LPO n'a pas encore déterminé quel était leur impact sur le reste de la faune locale.
A priori, d'après Marjorie Poitevin, sa présence pourrait ne pas être que positive :
"La perruche niche un peu plus tôt que les espèces locales donc elle va occuper les cavités des arbres plus tôt. Par conséquent, certaines espèces locales ont du mal à trouver où nicher et les perruches sont assez virulentes, presque violentes."
Bien entendu, il y a aussi des mouettes et des goélands en PACA mais la spécialiste indique bien qu'il faut noter uniquement les oiseaux qui se posent dans le jardin ou le parc et non pas ceux qui volent.
A l'issue de l'heure d'observation, les résultats doivent être transmis sur un site internet co-administré par la LPO et le Museum d'histoire naturelle.
Cela peut être un moment de détente zen ou bien l'occasion de faire une activité avec les enfants, toujours volontaires pour ce genre de découvertes.
Marjorie Poitevin
10 ans d'observation
Cette initiative a été lancée en 2013 et connaît de plus en plus de succès auprès du public. L'année dernière, près de 40 000 personnes ont participé au comptage. Certaines régions semblent plus promptes à participer que d'autres. La région PACA n'est pas la plus active...
Alors qu'il y avait plus de 800 participants dans la Manche et plus de 500 dans le Nord en 2021, le Var en a compté seulement 150 et les Alpes-Maritimes 90... La LPO espère faire mieux en 2022.
Cette année représente le dixième comptage. Ainsi, la LPO prévoit de faire une analyse détaillée des résultats depuis 10 ans à l'automne.
C'est l'un des plus gros projets de science participative en France.
Marjorie Poitevin
La LPO peut recevoir des observations et des comptages d'oiseaux toute l'année sur son site dédié aux oiseaux de jardins. Et s'ils vous est impossible de reconnaître l'espèce de l'oiseau, vous pouvez envoyer une photo à l'adresse mail suivante : oiseauxdesjardins@lpo.fr.