Grande ou petite maison, à l'approche de Pâques, les chocolatiers ont dû bouleverser leur organisation. Cette période représente une majeure partie de leur chiffre d'affaires annuel, ils espèrent pouvoir écouler leur production et apporter un peu de réconfort en pleine pandémie de coronavirus.
Salariés en chômage partiel, production moindre, partenariats annulés, Pâques 2020 s'annonce catastrophique pour les artisans chocolatiers.
Une saison sacrifiée
Jean-Patrice Paci, artisan chocolatier de père en fils n'a pas changé ses habitudes. Cette année, pas moins de 60 thèmes différents seront présents dans ses boutiques de Cannes et Nice. Cette période est la plus importante de l'année, alors le créateur ne veut pas perdre espoir.
"Mes boutiques sont pleines de créations, nous respectons toutes les recommandations d'hygiène" Explique Jean-Patrice Paci.J'appelle les gens à venir au magasin
Si le passionné a souhaité maintenir sa production de chocolats comme initialement prévu car "les enfants, même confinés, ont droit à leur annuelle chasse aux œufs et même si cette année elle sera un peu différente", les clients manquent et il craint le pire.
Habituellement, le chocolatier collabore avec des grandes enseignes, "cela représente 1/3 de mon chiffre d'affaires et là plus rien, je n'ai aucune commande, alors je compte sur les particuliers", conclut-il.
A Nice nord, Jean-Marc Regel, installé depuis 11 ans, a réalisé seulement 40% de sa production habituelle. "On va essayer déjà de vendre ce qu'on a produit, mais c'est très compliqué car on ne pas opter pour d'autres modes de vente, comme la livraison, le chocolat c'est très fragile".
L'indépendant a dû mettre son employé au chômage technique et n'ouvre plus que le matin. Comme beaucoup d'autres commerçants, Jean-Marc Regel est inquiet.
"Pâques, c'est 35% de notre chiffre d'affaire, ça va nous faire un gros manque à gagner"
"Le prêt, il va quand même falloir le rembourser... Je ne sais pas du tout comment ça va repartir" explique-t-il.
"Le plus dur reste à venir"
Chez ces deux chocolatiers, les boutiques restent ouvertes, "je garde espoir que les gens sortent acheter du chocolat, j’allume un cierge tous les matins (en chocolat)" souligne Jean-Patrice Paci avec un humour en demi-teinte.
Mais l'artisan-créateur veut rester positif :" si jamais Pâques ne fonctionne pas, je me relèverai, faut aller de l’avant".
Même constat pour Jean-Marc Regel. " Il va falloir rebondir. Pour nous, le plus dur reste à venir".
En attendant, tous deux étaient au travail ce dimanche 29 mars. "On essaie de ne pas avoir trop de casse" conclut Jean-Marc Regel.