Alors que la crise du carburant bat son plein, les collectivités ou grandes entreprises s’adaptent, renforcement des transports, comme à Nice ou développement des énergies vertes à La Poste. Mais tout le monde ne semble pas jouer le jeu.
"J’ai demandé à l’Adjoint délégué aux Transports de déployer un dispositif, dès mercredi 12 octobre, pour renforcer la fréquence de nos transports en commun aux heures de pointe".
Christian Estrosi, le maire de Nice et Président de la Métropole Nice Côte d’Azur a décidé de prendre le taureau par les cornes. Bien conscient que la situation relative aux carburants s’enlise, il met l’accélérateur sur les transports publics.
Dans les faits, à Nice, il y aura davantage de bus sur les lignes de 5 à 9 et un renforcement du nombre de tramways entre 7h et 19h, là où naturellement le public en a le plus besoin pour aller et revenir du travail.
Dans les autres agglomérations, visiblement aucune mesure de ce genre ne semble avoir été décidée. La CASA, Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, n’a pu répondre à nos questions. A la CARF, La Communauté de la Riviera française, on dit n'avoir aucune inquiétude. Concernant le transport scolaire, "Les cuves sont pleines. Cela nous permet de tenir 15 jours" nous a-t-on précisé au service communication. Ils se réservent la possibilité de s'alimenter en Italie en cas de pénurie côté français.
Mais en revanche, selon nos informations, pas de renforcement de l'offre de transport public à l'intérieur de la CARF.
Certaines grandes entreprises avaient déjà anticipé la crise énergétique ou les aléas en matière de carburant. C’est aussi une question d’environnement.
Dans les rues de Menton on ne l’entend pas arriver. Le facteur dispose, pour la partie courrier, d’un véhicule électrique. Depuis 10 ans le Groupe La Poste a intégré les alternatives au tout fossile.
Actuellement, en France, plus de la moitié des tournées sont effectuées en véhicule électrique ou en mode doux. C'est-à-dire des tournées piétonnes ou à vélo.
"Sur notre flotte, en Provence-Alpes-Côte d’Azur", résume Guislain Owiesny, le directeur opérationnel courrier, "on a un tiers de véhicules "thermique", le reste en électrique ou vélo à assistance. C’est environ 1000 voitures pour les Alpes-Maritimes et le Var. Et idem pour l’électrique".
Heures creuses
A Nice, un effort tout particulier a été fait pour développer la flotte, car comme le précise Guislain Owiesny, "il faut les infrastructures pour charger les véhicules".
Donc à La Poste, on dit ne pas être trop touché par la situation mais précise-t-on à la direction on reste vigilants : "les facteurs font des remontées de terrain sur les stations d’essence qui ont encore du carburant, on pourrait presque mettre en ligne les endroits qui ont encore des stocks" s’amuse-t-on à dire.
Si l’électrique se développe en ville, le rural est davantage soumis à des problématique de recharge, là on a encore des véhicules à essence car difficile de faire autrement. Des tests sont réalisés pour des véhicules à hydrogène.
Le groupe s’adapte aussi à la demande du gouvernement : "on charge désormais nos véhicules durant les heures creuses". Rien que dans les Alpes-Maritimes 35 000 colis sont livrés chaque jour et 735 000 plis. On compte 600 tournées en vélo électrique.