Face aux loups qui auraient atteint le seuil de viabilité démographique de 500, de nouvelles mesures pour les éleveurs

La France compterait 500 loups adultes. Pour limiter les attaques du prédateur et protéger les troupeaux, de nouvelles mesures devraient être annoncées ce mardi par le préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes chargé du dossier " Plan Loup" par le gouvernement. 

 

           

 Une expansion qui se poursuit


Eradiqué dans l'hexagone dans les années 1930, il est classé vulnérable sur la liste rouge française de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et protégé au niveau français et européen.
Revenu naturellement par les Alpes Italiennes dans les années 1990, son expansion se poursuit avec aujourd'hui 85 zones de présence permanente et 72 meutes recensées en fin d'été 2018. Le chiffre de 500 loups adultes en sortie d'hiver est déjà annoncé même s'il ne sera confirmé que début juin par l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, en charge des politiques gouvernementales).

Le Plan Loup du gouvernement prévoyait que ce seuil démographique, considéré commme celui de la viabilité de l'espèce, ne serait atteint qu'en 2023. 
Face à cet expansion plus rapide que prévue, le préfet d'Auvergne Rhones Alpes, en charge du dossier, dévoilera ce mardi de nouvelles mesures de protection pour les éleveurs.
 

De nouvelles mesures de protection pour les éleveurs


En 2018, 3.674 attaques ont eu lieu contre plus de 12.500 animaux, principalement des ovins. Ces attaques se concentrent les Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Provence et en Savoie.

La mesure la plus emblématique, déjà annoncée par Emmanuel Macron en mars, est le relèvement du niveau de tirs des loups de 10-12% à 17-19% de la population.
Ce pourcentage a été fixé après consultation de l'ONCFS et du Muséum national d'histoire naturelle. "La population de loups a augmenté d'environ 13% en 2018, alors qu'on a tiré plus de 12% de loups", constate Murielle Guinot-Ghestem, de l'ONCFS.

L'Etat finance actuellement des dispositifs de protection dans les zones de prédation (parcs électrifiés, chiens, gardiennage par des bergers). 195 éleveurs ont concentré 50 % des dommages de 2015 à 2017. Actuellement il existe deux types de zones, zone 1 et zone 2, en fonction de la fréquence des attaques. Il est prévu d'en ajouter une troisième, un «cercle 0», correspondant aux foyers de prédation, et d'y permettre un gardiennage permanent en supprimant le plafond limitatif des aides.

L'Etat a également prévu de délimiter une zone difficilement protégeable en Aveyron, Tarn, Hérault et Lozère, avec la possibilité de tirs de défense, sans mise en place préalable de mesures de protection. "Cela correspond à la zone Roquefort, avec environ un million de brebis en élevage traditionnel", explique Claude Font, de la FNO (Fédération Nationale Ovine) qui s'élève contre cette "gestion différenciée" selon les régions.
Avec lui, La FNSEA, les Jeunes agriculteurs (JA), et la Fédération nationale bovine (FNB) réclament "la suppression de tout plafond pour les tirs de défense et de prélèvement" et refusent que les indemnisations soient conditionnées à la mise en place de mesures de protection.

La crainte des associations de protection

Le chiffre de 500 loups correspond à un premier seuil de "viabilité démographique", laquelle est définie par l'aptitude de la population, à moyen terme (100 ans), à résister au risque d'extinction, face à des aléas de survie et de fécondité d'autant plus forts que les effectifs sont restreints. 

Patrick Boffy, de l'association de protection des grands prédateurs Ferus, craint que le gouvernement tende à ce que ce chiffre de 500 soit le maximum toléré, une politique qui  serait "illégale". 


 
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