On le sait, depuis la pandémie les Français, ne rêvent que de maisons avec jardin. Selon un récent sondage, c’est dans le Sud-Est qu’ils se projettent à près de 27%. Exemple de cet attrait : Menton, ville collée à la frontière italienne qui a vu le prix de son immobilier grimper de 15% en un an.
A deux pas du casino de Menton dans les Alpes-Maritimes, on trouve pléthore d’agences immobilières.
Bienvenue dans le "carré d’or" de la ville, comme le résume les professionnels du secteur. "Ici les prix s’envolent littéralement" explique Julien Seglat directeur de l’agence Guy Hoquet : jusqu’à 6 000 à 7 000 € le mètre carré.
Exemple avec ce bien de 75m² très bien situé qui chatouille le demi-million d’euros sans les frais de notaire.
Ce secteur est plébiscité par de riches retraités qui ne souhaitent pas s’écarter du centre-ville par commodité.
Depuis quelques mois, l’immobilier mentonnais est en tension. Finis les prix stables observés durant le confinement.
On est sur du 10 à 15% d’augmentation depuis un an. Heureux les propriétaires qui ont acheté avant la flambée,
selon Julien Seglat, agent immobilier.
Scandinaves et Suédois
D’autant que rien ne devrait s’arranger. Car il y a un secteur géographique qui est très porteur ici, le port de Garavan qui se situe presque à la frontière italienne.
"Là, on voit arriver" résume Julien Seglat "des Scandinaves et Suédois pour qui le lieu incarne à merveille la French Riviera et son climat bien loin des températures fraîches du nord de l’Europe".
On assiste aussi à un étrange phénomène, des étrangers redoutant que le marché ne se casse la figure en raison de la situation internationale. Ils auraient tendance à vouloir se débarrasser de leur liquidité et acheter dans la pierre. On ne peut encore le généraliser.
Reste qu’en s’éloignant de cette ville surnommée la Perle de la France, on peut encore faire de bonnes affaires. "L’intérêt, c’est que là, de jeunes couples peuvent trouver des maisons avec terrasse et jardin," explique-t-on dans cette agence.
On est alors dans des prix de 30 à 40% inférieurs au carré d’or mentonnais. Mais encore une fois, rien n’est figé dans le marbre car Sainte-Agnès ou encore Castellar, déjà un peu loin de Menton, voient arriver de nouveaux acheteurs. Des Monégasques cette fois, avec un fort pouvoir d’achat.
Reste un constat, "le nombre de bien rétrécit comme peau de chagrin" explique Julien Seglat, "1 000 à 1 500 biens disponibles à la vente seulement".
Et si finalement la hausse des prix était un trompe l’œil ?
Cyril Cohen de l’agence MT agency tempère en effet : "ce n’est pas tant une hausse que le peu de négociation, quand on a un bien à vendre. Alors qu’auparavant, il pouvait y avoir un rabais de 5 à 10 %. Désormais, les biens partent au prix".
Et très vite. "Voyez là par exemple, ce bien, un deux pièces en front de mer, centre-ville, est parti en une journée !"
Arrivée en masse des Parisiens
"Et on atteint une certaine démesure notamment dans le neuf" ajoute Cyril Cohen, "il y a un programme immobilier à Menton, on est à 15 000 € le mètre carré". De la folie pure.
Mais la vraie nouveauté selon lui, c’est l’afflux pour ne pas dire une arrivée en masse des Parisiens. "C’est 50% de nos ventes" explique l’agent.
Le schéma est simple, "ils vendent sur Paris, récupèrent un sérieux pactole et ils se portent acquéreurs... Ils n’ont même pas besoin de souscrire un crédit ! Tout ce qu’ils veulent c’est LA terrasse".
Bref, une situation à faire tourner les têtes.