A Grasse, Bouygues Télécom stoppe son intervention pour installer une nouvelle fréquence 5G sur le toit d'un HLM

Ce 19 juillet, une poignée d’irréductibles Grassois est parvenue à bloquer les travaux d'un opérateur prévus sur le toit de leur immeuble. Changement de baies techniques... mais aussi mise en place d'une fréquence 5G, sans installer de nouvelles antennes. Face à la grogne, Bouygues Télécom a souhaité stopper l'intervention pour le moment.

Chemin de Château-Folie, la mobilisation ne faiblit pas. Après de nombreux mois passés en pétitions et protestations, ce que les riverains redoutaient a bien failli arriver ce 19 juillet.

Les habitants d'un immeuble HLM de la cité des parfums ont battu le pavé ce mardi matin, afin de bloquer l'intervention commandée par Bouygues Télécom sur le toit du bâtiment.

Techniciens et véhicules, en arrivant sur place, ont eu un comité d'accueil, sympathique. Café offert, mais route barrée. La grue devant déployer son bras pour accéder au toit ne peut avancer jusqu'aux abords du bâtiment. Une journée de travail empêchée pour ces travailleurs, mais une victoire que beaucoup jugent positive du côté des riverains.

En haut du HLM, des équipements 4G et des armoires techniques. Celles-ci doivent être changées. Joints par téléphone, les services des relations presse de Bouygues Télécom assurent que leur intervention, sur le site de Château-Folie, consiste "à changer les baies techniques", pour que le site soit "remis à neuf". Il ne doit pas y avoir, pour ces travaux prévus du 19 au 22 juillet, "d'antennes supplémentaires" installées.

Sur le toit, ce sont bien des fréquences 4G qui sont diffusées, sur des bandes entre 700 et 2600 MHz, grâce à des équipements déjà existant. Un ajout de "fréquence 5G" était prévu ce mardi 19 juillet, à plus de 3 GHz. Une nouvelle que les riverains redoutaient.

A l'hôtel de ville de Grasse, le cabinet du maire, contacté ce 19 juillet, explique ne pas être au courant de la mise en service d'une fréquence 5G sur ce site et rétorque que tout est fait pour veiller au confort des administrés grassois.

Dans un courrier envoyé aux résidents de ce HLM grassois il y a des mois, signé du maire Jérôme Viaud, trois études électromagnétiques demandées à l'Agence nationale des fréquences sont mentionnées.

Elles ne font état d'aucun risque pour la santé. La lettre du premier édile explique même que "les sociétés Free et SFR ont pris l'engagement de ne pas installer de nouvelles antennes sur le toit de la résidence Château-Folie". 

Techniquement, le maire a raison. Aucune nouvelle antenne ne doit être implantée. En revanche, des antennes 4G compatibles 5G peuvent basculer d'une fréquence à l'autre, c'est ce qui était prévu par Bouygues Télécom pour son installation au numéro 23 du chemin.

Bouygues Télécom stoppe son intervention

Face à cette nouvelle grogne, et avec une équipe technique bloquée, Bouygues Télécom nous a fait savoir dans l'après-midi que, dans une "volonté d'apporter un service de qualité", que l'opérateur a décidé de favoriser un "dialogue constructif".

En conséquence, "Bouygues Télécom a souhaité stopper l'intervention" résume notre interlocutrice.

Même si l'entreprise assure avoir dûment rempli le dossier d'informations en mairie - une étape nécessaire pour effectuer de telles opérations - et avoir l'accord du bailleur, la société a "fait le choix de ne pas passer en force malgré toutes les autorisations".

Bouygues Telecom, l'un des principaux opérateurs français, est un mastodonte du marché des télécommunications. Il revendique quelque 15 millions d'abonnés, la 5G est l'un des leviers de croissance sur lesquels la société compte bien s'appuyer. Même si ces travaux sont arrêtés pour le moment, l'entreprise compte bien poursuivre ses efforts à Grasse, dans une "volonté d’apporter un service de qualité" dont le but est de densifier la couverture du réseau téléphonique. En réalité, l'opérateur est contraint, par un accord signé avec l'Etat français, de valider certains temps de passage dans le déploiement de la 5G.

Ce que prévoit l’ANFR

Davantage de puissance, d’appareils connectés, moins de latence… Depuis 2018 et la publication de la feuille de route gouvernementale, la 5G a été vendue comme la promesse d’un avenir radieux. Pourtant, certaines Azuréens restent vent debout contre ces fréquences force 5, comme à Nice, Grasse, ou Hyères.

Le déploiement de ces opérateurs, cadrés par l’ANFR, suit un agenda décidé il y a de longues années. Après les enchères sur la bande-cœur de la 5G en 2020, et les premières offres commerciales à destination du public proposées en décembre de la même année, l'objectif 2022 est clairement affiché.

Il s'agit, cette année, pour chaque opérateur, de déployer 3000 sites estampillés 5G. Libre à eux de créer de nouvelles antennes ou de modifier les équipements compatibles.

En 2024, ce sont 8000 sites de cet acabit que chaque opérateur devra avoir déployé, et 10.500 en 2025. Gare à la pénurie de techniciens pour Free, Bouygues et Orange, les prochaines années s'annoncent chargées.

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