Les vols ont eu lieu principalement à Cannes et à Saint-Tropez. Les malfaiteurs comparaissent ce mardi 13 février pour vols avec violence et association de malfaiteurs.
Ils dérobaient des montres de luxe de marque Rolex, Patek, Breguet, etc. sur la Côte d'Azur. Parmi ces vols, le plus insolite est celui d'une montre "Richard Mille" d'une valeur de 100 000 euros. Cette dernière a été arrachée du poignet de Richard Mille en personne, le 30 août 2020 à Saint-Tropez !
Au départ, les faits étaient qualifiés de vols "bande organisée" et relevaient de la cour d'assises. Mais ce mardi, ils comparaissent, pour vols avec violence et association de malfaiteurs, devant le tribunal correctionnel de Grasse.
Présents dans le box des accusés, cinq malfaiteurs sur les huit accusés. Un accusé est en comparution libre et eux sont en fuite. Tous sont originaires de Tanger au Maroc.
Tout commence avec le vol à l’arraché d’une montre Breguet à 34 000 euros
Cela se passait le 31 août 2020. Des témoins constatent la présence d’une Golf immatriculée en Espagne, qui manifestement conduit les agresseurs. Des faits, qui seront confirmés par la vidéosurveillance. Les policiers l'intercepteront avec à bord Mohamed E. et Rachid T. C'est l’exploitation des téléphones qui permettra de relier tous les protagonistes. Dans celui de l’un des prévenus, les enquêteurs ont retrouvé une vidéo montrant deux membres de la bande simuler un arrachage de montre.
Rapidement, les gendarmes font le rapprochement avec d'autres vols à l'arraché à Saint-Tropez, les 30, 25 août 2020 et le 16 août à Cannes.
À l'énoncé des faits, les malfaiteurs semblent assez bien organisés : deux équipes de quatre, chacune comprenant deux voleurs et deux "chauffeurs" qui les récupéraient à bord de la voiture. Au préalable, la victime faisait l'objet d'une filature.
On ne sait absolument pas qui fait quoi !
L'avocat d'un des prévenus
Mais à la barre, tous ont changé de version, à plusieurs reprises, et aucun ne reconnaît les faits. Seul Ismaël, 23 ans, le benjamin de la bande, reconnaît le vol d'une montre de la marque Patek, le 25 août 2020 à Saint-Tropez. La grande confusion entre les protagonistes agace le tribunal. Le parquet, lui, requiert 3 à 4 ans de prison.
Des peines allant jusquà 4 ans de prison ferme
Le délibéré a été rendu dès ce mardi après-midi. Le seul qui a reconnu les faits, a écopé de 2 ans de prison ferme. Les autres prévenus ont eu des peines de 28 mois de prison ferme, 30 mois et 2 ans dont 1 avec sursis. Les deux prévenus absents au tribunal ont écopé de 4 années de prison ferme. L'un a été reconnu comme étant celui qui "arrachait" les montres, l'autre comme étant un "chauffeur". Un prévenu a été relaxé.
Les montres de luxe, "une filière très organisée"
La filière de recel est très spécifique, et très actif. Déjà en octobre 2013, face à la recrudescence de ce type de délinquance dans la capitale, une unité spécialisée avait été créée au sein même de la Sûreté territoriale parisienne, afin de lutter contre ces vols. Près de 30 enquêteurs suivent des centaines d'affaires comme le détaille ce reportage :
Dans ce reportage de France 2, un bijoutier parisien précise qu'il s'agit souvent de "commandes" très lucratives où "les receleurs peuvent donner 12 à 15 000 euros aux voleurs dans l'heure qui suit". Particularité : certaines montres de luxe valent plus cher à l'occasion que neuves.
The Watch Register est une société basée à Londres, qui répertorie les montres de luxe volées dans le monde. Elle déclare posséder près de 100 000 références, soit l'équivalent, dit-elle de près de 1,1 milliard d'euros.