Incendie mortel à Grasse : témoignages et photos de la nuit qui a coûté la vie à trois personnes

Les réactions sont vives et empreintes d'émotion, ce dimanche 13 août, alors que 3 personnes sont mortes dans l'incendie, survenu dans la nuit, dans le centre-ville de Grasse.

Le bilan est lourd quelques heures après l'incendie qui a touché un immeuble de la place aux Aires, situé au numéro 30. C'est en plein coeur du centre-ville historique de la cité des parfums que les pompiers sont intervenus en pleine nuit, avec une soixantaine d'effectifs, pour prendre en charge les victimes et éteindre le sinistre.

Au total, 3 personnes ont perdu la vie, 4 autres sont dans un état jugé grave et emmenés dans différents hôpitaux azuréens. 4 blessés légers ont été recensés, et onze autres personnes sont sorties indemnes. Soit une vingtaine de victimes après cet incendie. Certains d'entre eux n'ont eu d'autres choix que de sauter par la fenêtre ou d'envisager de le faire.

Avant même l'arrivée des pompiers, d'importants dégagements de fumée étaient déjà constatés par les voisins. 

Un incendie déjà la semaine passée

Une mère de famille habitant l'immeuble l'affirme : plusieurs incendies ont eu lieu dans ce même immeuble. 

Depuis que je suis là en 2016, cela fait 4 fois qu'il y a le feu dans le bâtiment. Une semaine en arrière, il y avait le feu au niveau de la porte du restaurant déjà. Ce n'est pas la première fois que les pompiers viennent pour nous sortir de l'immeuble. 

Une mère de famille, habitante de l'immeuble

Encore marquée par les évènements de la nuit et par les blessures de sa fille, elle raconte : "J'étais en train de dormir avec mes 5 enfants, mon fils de 18 ans est sorti à la fenêtre et m'a dit 'maman, il y a le feu". J'ai ouvert la porte de mon salon et j'ai vu que la fumée était déjà dans toutes les pièces. Je n'ai pas pu voir les enfants qui étaient dans les autres pièces. Mon fils est descendu du 4e étage pour aller chercher de l'aide. Ma fille, elle est tombée du 4e au 1er étage, alors qu'elle était dans sa chambre. Elle s'est cassée les pieds, et un os du dos". 

On n'avait plus d'oxygène, on attendait que les pompiers viennent nous chercher avec les enfants.

Une mère de famille, habitante de l'immeuble

L'état général de l'immeuble l'a souvent inquiétée : "Cela fait deux mois que j'ai fait un courrier, au service hygiène, qu'il y avait de l'humidité à la maison, que rien n'est aux normes. Personne n'a bougé pour venir voir le bâtiment."

Des immeubles vêtustes

Joachim est un habitant du quartier depuis 20 ans. Il se dit "absolument pas étonné" de ce qui est arrivé cette nuit. "La ville est dans un sale état, on essaie de prévenir [leurs] services que rien n'est fait" lâche-t-il.

"J'ai moi-même fait des vidéos pour essayer de les alerter, mais il n'y a pas de suite. On a déjà eu plusieurs feux avec des blessés, dont un petit garçon qui a été gravement brûlé" explique le voisin aux cheveux grisonnants qui sanglote en racontant ses démarches au micro de France 3 Côte d'Azur.

Réfugié sur le toit

Parmi la vingtaine d'habitants qui ont subi cette nuit dramatique, José Carlos. Lui logeait au 4e étage. "J'étais au lit, j'ai entendu les gens crier et crier. J'ai pensé qu'il y avait une bagarre. Du coup je me suis réveillé pour allumer la lumière, mais il n'y avait pas de lumière. J'ai paniqué, je respirais mal parce qu'il y avait beaucoup de fumée. J'ai pris mon portable, j'ai [éclairé] la maison et je suis sortie par la fenêtre. J'étais sur le toit de la maison. J'ai appelé les pompiers." explique-t-il au micro de France 3 Côte d'Azur.

Le centre d'appel demande à ce père de famille de ne pas bouger d'où il est, et qu'ils vont l'évacuer par une échelle. Les soldats du feu sont déjà derrière la porte de l'appartement, à laquelle ils frappent.

José Carlos redescend alors de son refuge pour leur ouvrir. Un vaste panache de fumée s'engouffre dans le logement mais les pompiers lui mettent rapidement un masque approvisionné en oxygène pour l'évacuer.

Trois habitants n'auront pas connu le même sort, ils sont décédés à cause de la propagation des flammes. Une enquête est ouverte. Le procureur de la République de Grasse, que nous avons contacté, assurait à la mi-journée que l'identité de ces morts demeure inconnu. 

Des personnes à reloger

Le feu a à lui été maitrisé vers 6 heures du matin. Un effectif réduit de sapeurs-pompiers était toujours sur place au lever du jour afin de sécuriser l'immeuble sinistré pour permettre à la police nationale, ENEDIS, et aux équipes municipales de Grasse d'intervenir.

Les forces de l'ordre ont accompagné les résidents pour qu'ils puissent récupérer leurs effets personnels, avant que l'immeuble ne soit fermé au public pour les besoins de l'enquête et des premières constatations.

Une vingtaine de personnes doivent être prises en charge par les services de la mairie de Grasse.

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