Un vaste coup de filet dans l'enquête sur le retentissant braquage de la star américaine Kim Kardashian à Paris a permis l'arrestation de 17 personnes dont un homme de 72 ans à Grasse.
Cette opération menée dans les Alpes-maritimes se fait sous la direction de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de Paris, simultanément en région parisienne et dans le sud de la France, est le fruit de plusieurs semaines d'investigations permises notamment par l'exploitation des traces ADN retrouvées sur le lieu du braquage.
Avec un butin estimé à neuf millions d'euros, ce braquage spectaculaire constitue le plus important vol de bijoux commis sur un particulier en France depuis plus
de 20 ans. Dans la nuit du 2 au 3 octobre, la vedette ultramédiatisée de 36 ans s'était fait braquer par cinq hommes armés dans une discrète résidence hôtelière de luxe du centre de Paris, où elle était venue assister à la Fashion Week. Après l'avoir ligotée, bâillonnée et enfermée dans la salle de bain, ils étaient repartis avec une bague d'une valeur de quatre millions d'euros et un coffret de bijoux pour un montant de cinq millions.
Les arrestations ont eu lieu à Paris, dans le Val-de-Marne, en Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et dans les Alpes-Maritimes. Le plus jeune interpellé est né en janvier 1994 et le plus âgé, interpellé à Grasse a 72 ans.
Les enquêteurs ont notamment remonté leur trace grâce à l'exploitation des traces ADN retrouvées sur place, a détaillé une source policière.
Une des traces a +matché+ avec un individu connu des services de police pour des faits de braquage et des affaires de droit commun, et considéré comme un voyou de grande envergure", a raconté cette source à l'AFP.
Les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de Paris ont alors mis en place des surveillances et filatures qui ont permis de reconstituer le réseau (braqueurs, intermédiaires, receleurs), avec des ramifications menant en Belgique, a précisé une source.
Plusieurs des interpellés sont considérés comme des malfaiteurs chevronnés. De l'argent et des documents ont notamment été retrouvés lors de différentes perquisitions.
Les gardes à vue pourront durer jusqu'à 96 heures, l'enquête étant ouverte pour "vol avec arme en bande organisée", en plus d'"association de malfaiteurs" et "séquestration".
Aucun moyen de m'en sortir
Certains des voleurs sont arrivés et repartis à vélo. Armés, masqués et portant des blousons de police, ils ont d'abord entravé le veilleur de nuit, puis deux d'entre eux sont montés dans l'appartement de Kim Kardashian. Ils ont braqué une arme sur sa tempe avant de la ligoter, de la bâillonner, puis de l'enfermer dans la salle de bains.
Habituellement omniprésente sur les réseaux sociaux, la star aux 49,4 millions d'abonnés sur Twitter et 89,8 millions sur Instagram a longtemps gardé le silence sur cette affaire.
La semaine dernière, elle est toutefois apparue dans une bande annonce de la prochaine saison de la série de téléréalité "L'incroyable famille Kardashian", où on la voit, en larmes, raconter son agression à ses proches.
Elle confie avoir alors pensé: "Ils vont me tirer dans le dos", ajoutant: "Il n'y a aucun moyen de m'en sortir". "Je suis tellement en colère quand j'y repense".
Selon son récit aux enquêteurs, Kim Kardashian s'était défaite de ses liens et avait prévenu son garde du corps qui n'était pas sur place au moment de l'agression.
Des sites internet américains avaient mis en doute sa version, estimant qu'il s'agissait d'une mise en scène pour toucher des assurances. En riposte à ces accusations, elle a déposé plainte pour diffamation à New York.
Ses avocats en France avaient également annoncé avoir déposé plainte pour violation de sa vie privée après la diffusion d'une vidéo réalisée alors que les policiers
procédaient aux premières constatations dans l'hôtel.
La star américaine et son mari, le rappeur-producteur Kanye West, figuraient en 2015 parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde par le magazine Time.
A elle seule, Kim Kardashian a gagné ces trois dernières années 131 millions de dollars, selon le site du magazine Forbes. - Avec AFP