Des peines allant jusqu'à douze ans de prison ont été requise devant le tribunal correctionnel de Grasse à l'encontre de 16 prévenus, soupçonnés d'appartenir à un réseau de trafic de résine de cannabis.
Au moins 5 millions de tonnes de résine de cannabis, importée entre 2008 et 2011, et 700.000 euros en espèces saisis: dans son réquisitoire, le procureur-adjoint Jean-Louis Moreau n'a pas hésité à évoquer "un dossier hors normes", avec "des chiffres qui donnent le vertige". Il a requis 12 ans de réclusion criminelle et 75.000 euros d'amende à l'encontre du cerveau présumé, Kamal El Ouariachi, un Marocain qui nie toute implication dans le réseau.
Contre ses deux "associés" français, qui reconnaissent leur participation, M. Moreau a demandé une peine de "10 à 12 ans", assortie pour l'un d'eux d'une amende de 50.000 euros. Les deux prévenus en fuite ont vu quant à eux requérir à leur encontre 5 et 8 ans de prison, avec mandat d'arrêt, tandis que pour les autres membres présumés du réseau (convoyeurs et revendeurs notamment), le représentant du ministère public a souhaité des peines allant de neuf mois d'emprisonnement avec sursis à cinq ans ferme.
Rappel des faits :
La police a découvert le filon en octobre 2009 lors d'un contrôle de routine. Des policiers de la brigade anti-criminalité avaient alors interpellé à Grasse un conducteur de scooter, qui avait tenté de forcer le passage. Les fonctionnaires de police avaient récupéré une télécommande de garage avec deux clés, dont le suspect avait tenté de se débarrasser dans sa fuite.
Dans ce garage, situé dans une résidence HLM, ils avaient découvert une Porsche Cayenne volée, dont le coffre contenait plus de 300.000 euros en espèces, ainsi que des produits destinés à couper la drogue et une arme de poing. L'enquête menée a permis de démanteler le réseau. Selon l'accusation, un total de cinq tonnes de résine de cannabis auraient été importées du Maroc via l'Espagne et acheminées en France dans des "Go Fast", ces puissants véhicules lancés à toute allure sur l'autoroute.
La résine était ensuite stockée dans des boxes loués dans les environs de Cannes et de Grasse, ou chez des particuliers, en attendant d'être écoulée en région parisienne ou sur la Côte d'Azur. Délibéré en début de semaine prochaine.